La tendance haussière des marchés pétroliers, enregistrée ces deux derniers jours, était quelque peu prévisible. En raison d'une vague de froid s'abattant sur l'Europe et l'Amérique du Nord, mais surtout de l'optimisme qui revient chez les investisseurs et les principales places boursières, les cours du pétrole ont connu, vendredi, un rebond d'environ 5%. Aux yeux des observateurs, en plus des facteurs climatiques et macroéconomiques, «qui encourageaient les investisseurs spéculatifs à rééquilibrer les paris pris sur la baisse des cours», un élément plus circonstanciel s'ajoute, à savoir celui lié aux déclarations et autres commentaires émanant de spécialistes, de grandes firmes pétrolières ou encore de cabinets d'affaires dont les prévisions influent grandement sur l'attitude des traders et, partant, sur le comportement des marchés. En effet, à la question de savoir si le rebond des prix du pétrole constaté ces dernières heures se prolongera dans le temps ou s'il s'agit d'une simple évolution conjoncturelle, le patron du géant pétrolier français Total, Patrick Pouyanné, a indiqué qu'un rebond des prix du pétrole pourrait s'amorcer au deuxième semestre 2016, quand les marchés prendront en compte l'impact sur la production de la chute des cours. «A la deuxième moitié 2016, on va commencer à voir l'impact d'un prix bas sur la production, notamment la production américaine. Je pense qu'à ce moment-là, les marchés vont réagir», a déclaré le PDG de Total au Forum économique de Davos (Suisse). Quant au retour de l'Iran sur le marché de la production pétrolière, M. Pouyanné dit ne pas être inquiet outre mesure en ce sens que «l'Iran n'est pas en mesure d'augmenter sa production d'un coup» et que l'investissement dans ce secteur demande du temps. Pour sa part, la banque d'investissement américaine Goldman Sachs s'attend à un rebond des prix du pétrole cette année, malgré leur dégringolade de début janvier. Le chef de la stratégie-actions de cet établissement financier, Peter Oppenheimer, a indiqué qu'au cours des mois à venir, «les prix du pétrole vont rebondir, avec un rebond des marchés actions et le redémarrage économique de certains pays exportateurs de pétrole». Du côté des politiques, les pays producteurs de pétrole les plus touchés par l'effondrement des cours de l'or noir, à l'image du Venezuela et de la Russie, tentent toujours d'intervenir pour y mettre un terme. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a, en effet, affirmé vendredi qu'il s'était entendu avec son homologue russe Vladimir Poutine pour travailler ensemble à enrayer la chute des cours du pétrole qui frappe durement les deux pays. Hier, sur l'InterContinental Exchange (ICE), le brent de la mer du Nord, référence pour le pétrole algérien, gagnait, vers 16h GMT, près de 3 dollars, à 32,18 dollars le baril, pour livraison en mars. Le cours du baril de light sweet crude (WTI), pour la même échéance, a gagné 2,72 dollars à 32,25 dollars sur le New York Mercantile Exchange.