Plusieurs associations de protection des handicapés considèrent que la loi 02-09 du 8 mai 2002 ne répond pas aux besoins réels de ces personnes. Dans quelques jours, le 14 mars, les handicapés de la wilaya de Mila célébreront la Journée nationale des handicapés à l'instar de leurs pairs de toute l'Algérie. Le temps d'une courte journée de joie et de bonheur, cette frange fragile de la société sera chouchoutée comme des bébés angéliques. Et puis, c'est leur rendez-vous annuel ce 14 mars, qui revient comme par effraction pour distiller une once de bonheur éphémère dans le cœur de cette population que le destin n'a pas gâtée. Mais, c'est sûr que le temps d'une journée grisonnante de fin d'hiver, ils vont se donner à cœur joie pour atténuer leur détresse. Samia Gouah, directrice de l'action sociale, affirme que «leur nombre ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre. Il est présentement de l'ordre de 18 000 cas recensés dans la wilaya». Et de continuer : «un riche programme va être animé à leur égard. Et il va sans dire que la salle des spectacles de la maison de la culture sera archicomble». Notre interlocutrice nous annonce, en outre, qu'«un programme diversifié et attractif sera mijoté à l'égard du nombreux public pour, à l'évidence, faire plaisir aux handicapés». Comme à l'accoutumée, ces derniers qui viendront en masse célébrer leur fête nationale scanderont leur amour du pays, se déhancheront, se tortilleront et crieront leur joie incommensurable. Dans une ambiance festive, les angéliques chérubins des centres pour inadaptés mentaux, ceux des établissements des jeunes sourds-muets et des handicapés auditifs gratifieront les présents de spectacles aussi truculents que hauts en couleurs et en émotion. Le hall des expositions abritera les stands des différentes activités des potaches comme les activités manuelles de broderie, de literie, les ateliers protégés de poterie, d'artisanat et de décoration dénotant tout le savoir-faire et la créativité des personnes aux besoins spécifiques. «Cette année, nous avons prévu d'attribuer, entre autres, 10 à 12 fauteuils roulants aux handicapés moteurs», annonce la DAS. Si au plan médico-pédagogique, des centaines de handicapés ont jusqu'ici été intégrés dans des établissements publics, combien sont-ils dans la réalité à pâtir d'une prise en charge de ce genre? Une prise en charge adéquate suppose la mise en place d'institutions spécialisées, pouvant absorber cette forte demande ou, du moins, en atténuer sensiblement la pression. Certes, la législation algérienne a prévu des textes de loi relatifs à la promotion et la protection des personnes aux besoins spécifiques, et que l'Etat œuvre sans relâche à leur accompagnement et épanouissement, mais, force est de relever que les handicapés continuent de pâtir, d'une année à l'autre. A plus forte raison, plusieurs associations activant dans ce créneau précis (la protection des handicapés) considèrent que la loi 02-09 du 8 mai 2002, comporte des lacunes et ne répond pas aux besoins vitaux de ces personnes. Elles évoquent, à cet effet, l'inaccessibilité de cette catégorie à la formation professionnelle, son exclusion quasi-totale du marché du travail, l'inexistence d'accès aux différents édifices publics et l'urgence d'augmenter de la pension dérisoire de 4000 DA. La responsable de la DAS indique que «du mieux sera introduit quant à la mise en place dans les endroits adéquats de rampes facilitant l'accessibilité devant les handicapés. Quant à la pension jugée dérisoire, il y a lieu de considérer que la couverture sociale du handicapé est beaucoup plus importante et qu'elle compense largement l'insuffisance de ladite pension».