Un Conseil interministériel sera prochainement organisé afin de discuter des options envisageables quant à la prise en charge des futurs hadjis. La chute des prix du pétrole et la dévaluation constante du dinar influeront-ils sur le déroulement du hadj 2016 ? A l'issue des contrats signés avec l'Arabie Saoudite, il a ainsi pu être constaté une augmentation de la somme que les pèlerins algériens auront à débourser. «Nous avons pu négocier le prix de l'hébergement et du transport. Toutefois, la restauration et le cours du change sont deux facteurs qui s'imposeront en matière de hausse des frais et des coûts du hadj», a confié à des journalistes Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, en marge de la cérémonie officielle organisée à l'occasion du 8 Mars. Un Conseil interministériel sera, de ce fait, prochainement organisé afin de discuter des options envisageables quant à la prise en charge des futurs hadjis. «Ce Conseil interministériel, présidé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, aura lieu courant mars, durant lequel le coût réel du hadj de cette année sera discuté», a expliqué le ministre. Seront alors exposés les différents facteurs ayant un impact financier sur l'opération et si le pèlerinage reste accessible selon les moyens des Algériens. «Faute de quoi, nous allons demander une subvention, négociée et commentée par le Conseil interministériel, qui sera ensuite jugée par le président de la République qui départagera les avis contraires» et tranchera la question quant à la nécessité d'assister les pèlerins si la hausse des prix entre l'année dernière et cette année est trop importante. Toutefois, selon le ministre, la hausse à attendre, de l'ordre que de «quelques milliers de dinars», sera due aux fluctuations des cours de change. Pourtant, M. Aïssa refuse de parler de «hadj subventionné» à proprement parler, évoquant une assistance et une baisse des coûts. «La subvention n'est pas à la page. Nous l'avons déjà déclaré l'année passée. Seulement, si le taux est trop haut, il est possible que le gouvernement subventionne une partie du pèlerinage. Mais si vous voulez mon avis, je défends et j'opte pour un hadj à la portée de ceux qui en ont les moyens, comme requis par la religion, comme dicté par le Saint Coran et par la Sunna», ajoute-t-il. Comment cette «assistance» se manifestera-t-elle ? En allant, en quelque sorte, vers un hadj «low-cost». Un «hadj «low-cost» «La subvention interviendra en supprimant des prestations. Par exemple, nous avons signé un contrat pour la prise en charge du transport des pèlerins dès leur descente d'avion, et ce, dans des bus haut de gamme. Il nous faudra alors abaisser le standing des véhicules et opter pour des transports moins chers», cite le ministre, qui ajoute : «Un hadj low-cost peut-être, mais un hadj de la dignité tout de même», car «il faut que chaque dinar versé ait une contrepartie en matière de prestations». La question de la part du pèlerinage amortie par l'Etat sera donc tranchée dans quelques jours, à la suite de quoi la somme à débourser par chacun des 29 000 Algériens qui effectueront le pèlerinage cette année sera annoncée. L'année dernière, les frais du hadj avaient été fixés à 412 000 DA, billet d'avion compris. Toutefois, il avait été estimé, l'année dernière, que les frais du hadj devaient atteindre les «600 000 DA en raison de la hausse du dollar sur la marché international», mais le prix avait été réduit à la baisse «grâce aux négociations menées par la partie algérienne avec les autorités saoudiennes, outre l'aide apportée par le président de la République au profit des hadjis algériens», avait alors indiqué le ministre, sans toutefois préciser quel était le montant de cette aide présidentielle. Un tel scénario sera-t-il envisageable cette année, au vu de la situation économique et de la diminution des moyens financiers de l'Etat ?