Les négociations, dans la nuit de samedi, entre le ministère de l'Education nationale et les représentants des contractuels n'ont abouti à aucun résultat. Les contractuels ont opposé un niet catégorique à toute autre solution que l'intégration sans condition. «La ministre nous a promis de régler plusieurs problèmes, à l'instar du paiement des salaires et des primes, la transparence des examens, etc. Elle a réitéré la valorisation de l'expérience professionnelle. Elle a promis aussi de nouveaux contrats aux contractuels qui échoueront au concours. Toutes ces propositions ne nous intéressent pas. Notre seule revendication c'est l'intégration sans condition», déclare Bachir Saïdi, porte- parole des contractuels, de retour d'un nouveau round de négociations avec le ministère de tutelle à Alger. «Nous attendons toujours une décision politique du président de la République ou du Premier ministre», ajoute notre interlocuteur. Après cette rencontre, une autre importante délégation du ministère de l'Education nationale a été dépêchée à Boudouaou pour tenter de convaincre les contractuels à accepter l'offre de Mme Benghebrit. Cependant, les contractuels ont refusé de négocier. «La délégation est passée devant le camp des contractuels sans s'arrêter une seule minute pour constater de visu la souffrance des enseignants. Par contre, elle a exigé la présence de tous les contractuels au niveau d'un lycée à Boudouaou. Ce que les contractuels ont refusé catégoriquement», déclare le député Khaled Tazaghart. «Lorsqu'il y avait le froid et la pluie, nous avions supplié le directeur de l'éducation de nous ouvrir le portail d'un lycée à notre arrivée à Boudouaou. Il avait refusé froidement. Maintenant, ils nous demandent de les rejoindre au lycée. Nous n'accepterons jamais de telles offres. Nous resterons dans la rue», s'insurgent les grévistes. Samedi vers 23h, au moment où nous quittions les lieux, une ambulance s'est arrêtée devant la tente des grévistes. Une enseignante enroulée dans une couverture est sortie du véhicule, aidée par deux collègues. Elle était épuisée et a été conduite sous la tente pour se reposer. Samedi soir aussi, tous les membres du conseil national du syndicat du Cnapeste sont venus à Boudouaou pour soutenir le mouvement des contractuels. Ce syndicat a décidé d'une grève générale mercredi prochain dans les établissements scolaires, ainsi que des rassemblements au niveau des directions de l'éducation des wilayas du pays. De leur côté, les lycéens de Boudouaou et leurs enseignants ont organisé hier une imposante marche, de leurs établissements vers la «place de l'intégration», où se trouvent les contractuels. Hier aussi, c'était au tour de Rachid Nekkaz de débarquer à Boudouaou pour soutenir les contractuels dans leur combat.