Halte aux violences contre les professionnels de la santé !» C'est sous ce titre que le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) a lancé en ligne, la semaine dernière, une pétition afin de dénoncer les violences et pressions exercées sur les personnels de santé dans l'exercice de leurs fonctions. L'objectif de cette initiative est de «dénoncer le climat d'insécurité qui s'est installé dans les structures de santé publique devant la multiplication des actes de violence, verbale et physique, à l'encontre du personnel soignant au niveau des établissements de santé publique en l'absence des mesures de protection concrètes, revendiquées par le SNPSP depuis des années à l'autorité de tutelle», peut-on lire dans le texte de présentation de la pétition. «Cela fait de nombreuses années que nous tentons de sensibiliser les pouvoirs publics, ministère de la Santé en tête, sur cette situation qui n'en finit pas de s'aggraver», affirme le docteur Lyès Merabet, président du SNPSP. Les signalements de violence sont quasi-quotidiens. «Nous étions en fin de semaine dernière à Laghouat, où, justement, un praticien a été agressé durant son service», relate-t-il. Ainsi, le SNPSP a recensé, pour l'année 2015, plus de 2700 cas d'agression contre le personnel de la santé, qui ne sont certainement que la partie visible de l'iceberg. «Ces chiffres sont bien en deçà de la moyenne puisque le décompte est établi à partir de la fin du premier trimestre de l'année dernière. De même, ce bilan n'a pas pu prendre en compte toutes les structures de santé de l'ensemble du territoire national», explique le Dr Merabet. «De nombreux facteurs font que cette violence s'installe partout dans la société et prend de l'ampleur dans les rues, sur la route, etc. Les structures hospitalières sont d'autant plus concernées qu'elles sont ouvertes toute la journée et toute la nuit, et que le personnel soignant et les agents d'accueil sont en contact direct avec la population sans aucune autre interface», ajoute-t-il. Et de préciser que la majorité des cas d'agression sont le fait des accompagnants de malades, ou encore de «bandes de jeunes qui poursuivent, aux urgences, des rixes entamées à l'extérieur». Face à ces risques permanents, tout est fait par les soignants afin d'éviter les gardes de nuit. «Le corps médical se féminise de plus en plus, tout comme les paramédicaux qui sont à 90% des femmes. Elles se voient obligées de payer leurs collègues hommes pour qu'ils assurent leurs gardes nocturnes.» Raison pour laquelle la sécurité dans les établissements sanitaires est devenue l'une des principales revendications de la plateforme du SNPSP. «L'année dernière, il était question de mettre en œuvre un plan d'action et de télésurveillance, présenté par le MDN et la DGSN. Toutefois, et jusqu'à aujourd'hui, rien n'a été fait à ce sujet», déplore le président du SNPSP.