Après l'Education nationale, c'est au tour de la santé publique de se retrouver dans la tourmente. Le personnel médical prévoit de faire une grève à partir du 18 avril pour protester contre la situation socioprofessionnelle qui prévaut dans les établissements hospitaliers. Les syndicats du secteur, notamment le Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) déplore, dans sa plateforme soumise au ministère de tutelle, le retard accumulé dans la prise en charge des revendications en souffrance depuis 2012, notamment celles liées à la préservation d'un reliquat d'ancienneté dans le grade de principal pour les praticiens ayant 10 ans et plus au 31 décembre 2012, le dossier de l'alignement et de la classification du doctorat en médecine dentaire et en pharmacie sur la grille des salaires. Le syndicat exige l'amélioration des conditions de travail dans les services des urgences et notamment la protection des personnels soignants. Une réunion devait avoir lieu mercredi dernier entre les représentants du SNPSP et le ministre, mais Lyes Merabet et ses collègues syndicalistes ont quitté aussitôt la salle de réunion au siège du ministère en raison de l'absence du ministre et de son secrétaire général. Le syndicat exige la participation personnelle d'Abdelmalek Boudiaf auquel il rappelle les engagements consignés dans le P-V de réunion en février 2016. Pour exprimer leur mécontentement, les représentants du SNPSP ont réaffirmé l'appel du conseil national du syndicat d'observer une journée de grève le 18 avril prochain au niveau de tous les établissements hospitaliers. Celle-ci sera suivie, ont-ils indiqué, par l'organisation de sit-in devant les directions de la santé de toutes les wilayas. «Nous organisons demain (aujourd'hui) une conférence de presse pour annoncer la démarche à suivre face à la réaction passive du ministère», nous a indiqué Lyes Merabet hier au téléphone. Ce retour aux mouvements de protestation dans le secteur de la santé intervient dans un contexte critique pour la réforme qui peine à être concrétisée sur le terrain et porter ses fruits. Pour les professionnels du secteur, la véritable réforme est celle qui met en avant la prise en charge du facteur personnel. Or, la réforme qui est en train de se mettre en place par les autorités a pris en considération tous les aspects, sauf le facteur humain qui est en réalité la colonne vertébrale du secteur. Le personnel médical et paramédical ne cesse de dénoncer des conditions de travail catastrophiques et des agressions au quotidien de la part des patients. A cela s'ajoute le rythme intenable du travail qui fait que le personnel exerce lors des week-ends et des jours fériés sans la moindre reconnaissance des responsables du secteur qui ont montré une nouvelle fois leur mépris pour la corporation.