L'amour n'a pas d'âge ! La réinsertion familiale évoquée par les services de la Solidarité nationale ne concerne pas uniquement les familles à la recherche d'une grand-mère ou d'un grand-père de substitution. De nombreuses personnes viennent ainsi chercher, dans ces centres d'accueil, un compagnon ou une compagne de vie. De nombreux mariages sont célébrés chaque année, dans la joie, dans ce que l'on appelle dédaigneusement «les hospices de vieux». «Lorsque nous recevons pour la première fois des pensionnaires, hommes ou femmes, célibataires, veufs ou divorcés, nous leur demandons de préciser dans leur dossier s'ils souhaitent se marier», affirme M. Challal, directeur du FPA de Sidi Moussa. Et il n'est pas rare que des personnes externes, à la recherche d'une épouse ou d'un époux, viennent trouver le bonheur au sein de cette «communauté». «Il y a quelques mois, nous avons marié un homme d'une cinquantaine d'années, SDF depuis une trentaine d'années, à une veuve. Aux dernières nouvelles, ils vivent la belle vie !» s'enthousiasme-t-il. «Plus récemment, un de nos pensionnaires est passé à la télévision dans le cadre d'un reportage sur le centre. Quelques jours plus tard, une femme a souhaité le rencontrer», s'amuse-t-il, attendri. Au-delà de «l'anecdotique», ces faits sont aussi, quelque part, révélateurs des mutations qui traversent la société. Le prolongement de l'espérance de vie des Algériens, les modifications dans la composante de la cellule familiale et la solitude lorsque les enfants ou la fratrie font leur vie ailleurs font qu'aujourd'hui, un homme, mais aussi et surtout une femme, puisse convoler en justes noces après la cinquantaine.