Les marins algériens lancent un appel aux autorités compétentes afin de maintenir la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, et ce, au vu de la pénibilité de leur métier. Dans un communiqué du Collectif des commandants algériens de la marine marchande (CCAMM) remis à notre rédaction, il est déploré le manque de considération pour ce corps de métier et l'absence d'un statut particulier aux marins. Même s'ils ne sont pas nombreux — quelque 5000 selon le CCAMM —, ils exigent un traitement digne de la noblesse de leur métier et surtout de la pénibilité de son exercice. «Bien que le métier des ‘‘gens de mer'' (marins) soit communément reconnu ‘‘pénible'' par toute société et par ceux qui possèdent une expérience de travail sur le terrain, notre société algérienne et notre monde politique ont généralement tendance à minimiser ou à négliger la réalité de ce noble métier, qui est non connu et reconnu à sa juste valeur. Les raisons en sont multiples : politiques, économiques, sociales et professionnelles», dénoncent-ils dans ce document. Actuellement, la flotte algérienne compte «à peine une vingtaine de navires battant pavillon algérien, dont la plupart sont en fin de cycle à cause de leur âge avancé et la difficulté à les maintenir opérationnels aux normes internationales qui sont de plus en plus strictes et de plus en plus exigeantes. Ce secteur ne connaissant pas un développement important, l'Algérie compte à peine 5000 marins, toutes compagnies (CNAN, ENTMV, Hyproc) et toutes catégories confondues : officiers, agents subalternes, restauration, hôtellerie, pour environ 1000 retraités», expliquent les commandants de la marine marchande. Aussi, «nous dénonçons avec regret et désolation la ‘‘non-implication'' des représentants sociaux et syndicaux des marins, qui n'ont pas été à la hauteur de leur mission pour sensibiliser les instances de l'Etat, valoriser et revendiquer un statut particulier pour ce métier». Et le communiqué d'énumérer les conditions extrêmes et plus que rudes d'exercice : les contraintes morales tels que l'éloignement, la vie de famille perturbée, la solitude, etc. De même, les contraintes physiques qui mettent à rude épreuve le corps et le moral, cela ajouté à «l'environnement de travail agressif» physiquement et psychologiquement, sans oublier les risques inhérents à ce métier tels les naufrages, la piraterie et autres. Et la retraite proportionnelle et sans condition d'âge était, jusque-là, une solution pour ces marins, «sachant que des études et statistiques confirmées ont démontré que l'espérance de vie des gens de mer est restée basse et n'a pas connu d'amélioration durant les 50 dernières années, contrairement aux métiers des autres secteurs». «Dans le cas actuel des choses, au vu des réformes annoncées sur le système de retraite, l'annulation de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge pour les gens de mer ne peut être perçue que comme une injustice envers cette catégorie qui a déjà perdu toute reconnaissance», concluent les commandants algériens de la marine marchande.