Que peuvent faire les gens d'une ville dépourvue de piscines ou d'autres lieux dispensant fraîcheur et bien-être ? Le cas se pose principalement pour les jeunes de la ville de Aïn Beïda, une ville qui n'a cessé de broyer du noir depuis des décennies faute d'une piscine leur permettant de faire trempette. Certes, il y a quarante ans, la municipalité a construit une piscine sur les hauteurs de la ville, en contrebas de ce qu'on appelait La Hamlaouia. Tout autour, on avait édifié des lieux de détente, une cafétéria, des douches… Tout allait à merveille jusqu'au moment où la ville souffrant du manque d'eau potable, les responsables d'alors ont recouru à la fermeture de la piscine. Et cela dure depuis deux décennies ! Les nouveaux édiles de la commune ne semblent pas se préoccuper, du moins pour l'heure, de redonner vie à cet édifice de fraîcheur et de bien-être. Alors que font les amoureux de la grande bleue pour y remédier à cette situation qui dure et perdure ? Certains jettent leur dévolu sur les piscines de la région, entres autres Oum El Bouaghi ou Ksar Sbihi, située à 40 km au nord de Aïn Beïda. Mais ceux qui aiment plutôt la mer préfèrent prendre les bus pour se rendre soit à Annaba, soit à El Kala. Les transporteurs des J9 consacrent les vendredis et samedis à des excursions vers les villes côtières pour la modique somme de 500 DA. Les amateurs de la grande bleue font donc une escapade pour une journée entière, goûtant aux bienfaits de la brise marine et de la plage. Une journée pendant laquelle les jeunes s'adonnent à la natation et se permettent aussi un brin de «bronzette» sur le sable doré. Ils ne rentrent qu'à la nuit tombée, chantant et dansant dans le car. En somme, l'escapade leur a permis de se défouler sans grand renfort d'argent. Ils se sont donné rendez-vous vendredi prochain pour une autre évasion. Peut-être choisiront-ils Skikda, rien que pour changer et faire d'autres découvertes…