Ramadhan râté pour l'Unique ? De nombreux téléspectateurs le pensent sincèrement, sans vouloir toutefois donner l'impression d'apporter un jugement trop sévère sur la consistance d'un programme dont ils attendaient beaucoup, mais qui aura ressemblé à cette montagne accouchant d'une souris. Disons donc que la frustation a été singulièrement perceptible dans les foyers qui se sont préparés à vivre de grands moments de délassement avant de se rendre à la triste évidence que quelque part il y a tromperie sur la marchandise, bien que dans l'ensemble la grille n'a pas été qu'une succession de points noirs...comme le prouvent fort heureusement les succés remportés par la caméra cachée avec un Mourad Khan au sommet de son art et qui, sans jeu de mot, aura crevé l'écran ou à un degré moindre la série BINATNA laquelle, sans avoir le panache de Nass Mlah City, a valu surtout par la qualité de sa distribution, notamment par la prestation personnelle de Lakhdar Boukhriss qui a porté à bout de bras ce sid-com. Mourad Khan qui avait commencé, déja, l'an dernier à se faire un nom dans ce genre de télé-réalité ou il est difficile de s'imposer,et Lakhdar Boukhris dont le nom ne peut plus être dissocié du personnage du “bon bougre” rural citadinisé dôté d' une lucidité incroyable devant les épreuves les plus innatendues, sont les deux talents incontestables qui ont sauvé l'Unique d'une disqualification encore plus prononcée. Les deux comédiens , chacun dans son style,ont réussi à faire fonctionner, presque naturellement,les émotions et à déclencher le mouvement du rire qui nous a fait tant plaisir. Dans la morosité ambiante, le public avait besoin de cette bouffée d'air pour mieux équilibrer ses soirées.Comme quoi,le cinéma ou la scène tout court n'est pas un terrain d'expérimentation pour des pseudos vocations qui ne sont pas toujours à leurs places, mais bien une affaire de professionnels qui ne demandent qu' à s'exprimer quand les conditions leurs sont favorables.Lakhdar Boukhriss qui a déja quelques années derrière lui dans ce métier est,assurément, le comédien qui monte dans le genre comique. Il y a du “boubegra” en lui, autrement dit un potentiel artistique d'une grande générosité qui fera encore parler de lui.Au même titre d'ailleurs que les Kamal Bouakas ou Salah Ougrout qui font partie d'une génération de comiques sur lesquelles le théatre , le cinéma ou la télé compteront beaucoup. Pour revenir aux fausses vocations, il suffit de voir comment s'est “déroulé” le feuilleton Wahiba pour s'apercevoir qu'on avait bien affaire à un bide que le réalisateur a voulu habiller d'un manteau trop large.Lorsque l'un des acteurs principaux en l'occurence Abdenaur Chelouch déclare que le feuilleton en question est complètement décalé avec la réalité algérienne , et que s'il a accepté, lui, de figurer dans le casting c'est juste pour une raison alimentaire, on mesure toute la dimension du râtage télévisuel qui n'est malheureusement pas le seul puisque El Moukaouel est tout de suite venu s'inscrire dans la même typologie de la médiocrité ou le mêlo-drame qui a sa noblesse par ailleurs, est içi assimilé aux situations pleunichardes les plus grotesques.Vaut mieux en rire et Saha Aïdkoum.