Les gouvernements algérien et tunisien tentent d'aplanir le différend surgi cette semaine autour des «conditions d'accueil» des Algériens en Tunisie. «Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Hassan Rabhi, a accordé une audience au chargé d'affaires à l'ambassade de Tunisie à Alger, Chokri Latif», annonce ainsi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, repris par l'APS. Durant cette entrevue, les deux parties «ont passé en revue les conditions de déplacement et de résidence des ressortissants des deux pays et les moyens de les améliorer davantage pour les hisser au niveau des relations privilégiées liant les deux pays et les deux peuples», ajoute le document. Ils ont également évoqué «les conditions d'accueil des citoyens algériens en déplacement en Tunisie durant la saison estivale», tout en soulignant «l'importance de poursuivre les efforts pour lever les obstacles entravant le mouvement de déplacement de personnes entre l'Algérie et la Tunisie, qui reste une destination touristique privilégiée pour les Algériens». Même si le communiqué ne le mentionne pas explicitement, les discussions entre les deux parties ont, l'on s'en doute, porté sur les vives tensions qui ont entouré le séjour de milliers de vacanciers algériens sur le sol tunisien. L'origine de la discorde est l'obligation pour tout véhicule non immatriculé en Tunisie désirant passer la frontière de s'acquitter d'une redevance d'un montant de 30 dinars tunisiens. Cette taxe, appliquée depuis 2014, est vécue comme une «injustice» par les touristes algériens qui, en dépit de la menace sécuritaire qui plane depuis l'année dernière sur ce pays, continuent d'y passer leurs vacances. Le point culminant de ces tensions a été enregistré lorsque deux postes-frontières, ceux de Bétita et de Ras El Ayoun, ont été fermés par des Algériens, pour la plupart frontaliers, qui avaient pour exigence la suppression de cette taxe ou que soit mis en place le principe de réciprocité pour les véhicules tunisiens entrant sur le sol algérien, avait rapporté El Watan dans son édition du 16 août. De même, un sit-in devant le siège du consulat tunisien à Tébessa avait été organisé par «une vingtaine de jeunes venus de Bir El Ater», qui voulaient, par cette action, «transmettre leur revendication au gouvernement tunisien» et une «pétition signée par des associations activant à Bir El Ater aurait été remise aux services consulaires tunisiens», est-il souligné dans le même article.