Pour la deuxième année consécutive, l'école sera présente au Salon international du livre d'Alger. C'est là l'un des fruits de la convention de partenariat signée en 2015 entre le ministère de l'Education nationale et celui de la Culture. L'année dernière, la rencontre intitulée «Graines de lecteurs» posait comme postulat qu'il faut désormais s'assurer de préparer les lectorats du futur sans lesquels aucune littérature ni mouvement éditorial ne pourrait s'affirmer. L'avenir du livre réside bien sur les bancs des écoles et dans la tête de nos chérubins. Mais l'enjeu ne concerne pas seulement le livre et s'étend bien au-delà. Sans la pratique de la lecture, il ne peut y avoir de véritable maîtrise des langues et sans cette dernière, l'apprentissage des savoirs, comme leur transmission et leur utilisation sont compromis. La lecture est la clé de tous les savoirs. Cela ne concerne donc pas que la littérature mais les sciences, les mathématiques, le droit, l'architecture, etc. Aucun domaine de l'activité humaine n'échappe à l'usage des langues. Les spécialistes en neurosciences montrent même que les structures linguistiques déterminent les structures mentales. A cette préoccupation pédagogique, s'ajoute la préoccupation culturelle. Faire entrer la littérature à l'école, c'est aussi insuffler aux générations actuelles et futures les valeurs qui articulent la personnalité nationale dans son unité et sa diversité. Pour cette 2e rencontre, des expériences internationales (Tunisie, Belgique, France) d'introduction de la littérature dans l'école seront abordées par d'éminents spécialistes avant que des pédagogues et chercheurs algériens ne viennent traiter de la question, notamment du point de vue des réformes entreprises. Il sera question ainsi de la refonte des programmes et manuels et de l'approche qualitative (Pr Farid Benramdane), de la constitution d'une anthologie littéraire scolaire algérienne en arabe, tamazight et français (Leïla Medjahed, Baghdad Brahim et Hassen Drif) et enfin des expériences réussies d'introduction de la lecture en milieu scolaire (Racha Aït Youcef). Comme l'an dernier, la rencontre sera retransmise en vidéo-conférence dans l'ensemble des académies du pays. De nombreuses autres activités accompagnent cette mise en relation du monde scolaire avec le monde éditorial : visites organisées d'établissements, déplacement d'auteurs dans des lycées, etc. L'ouverture de la rencontre consistera en un hommage aux jeunes lauréats algériens du programme panarabe «Tahadi El Qira'a el arabya» où un petit écolier de Constantine a remporté la première place à l'échelle du monde arabe. Abdalallah Farah, 7 ans, a déjà lu cinquante livres.