Contacté pour avoir sa version des faits, le directeur de l'Ensa, Lakhdar Khelifi, nie formellement le licenciement des trois enseignants. Il explique : «Depuis plus d'une année, il y a eu des excès dans les propos à travers la presse. Puis il y a eu un écrit à la présidence de la République, avec des faux et usage de faux. J'ai déposé le dossier devant le conseil de direction, lequel a déféré les trois concernés devant le conseil d'éthique, le 5 septembre dernier. Le 19 septembre, ce dernier a décidé à l'unanimité de traduire les concernés devant le conseil de discipline. Cela a été très dur pour moi. Le conseil a décidé de mettre à la retraite deux enseignants et n'a pas encore statué sur le cas du troisième.» M. Khelifi précise : «Les concernés ne venaient plus à l'école depuis des mois. Ils étaient injoignables. Nous leur avons envoyé des convocations, mais ils n'ont jamais répondu.» Sur les cas de dérogations accordées aux bacheliers n'ayant pas obtenu la moyenne exigée, il affirme : «En 2015, il y a eu un surplus de bacheliers et le ministre a fait valoir le principe de solidarité entre universités. Nous avions 40 places libres. Sur la liste reçue, 20 n'avaient pas la moyenne requise. Ils ont été mis sur liste d'attente, publiée sur le site de l'école et transmise au ministère, qui a décidé de leur signer des dérogations. Aucun n'est le fils de X ou Y.» Pour ce qui est des concours de doctorants, M. Khelifi déclare : «Il s'agit d'attachés à la recherche en agronomie de l'INRA qui devaient être dispatchés à travers les établissements du secteur. Nous les avons inscrits et le ministère de l'Enseignement supérieur a validé leur inscription. Il n'y a rien d'anormal dans cette procédure.»