Les petites bourgades des communes du nord de la wilaya de Mila, vivant en vase clos, sont terriblement affectées par des conditions de vie éprouvantes. Le rêve des villageois de voir, un jour, le gaz de ville (une revendication principale qui tient à cœur de nombreux douars) faire intrusion dans leur dur quotidien a fondu comme neige au soleil. L'on nous murmure ici et là qu'«avec la crise financière qui s'abat sur le pays, l'espoir de voir notre région raccordée au réseau du gaz naturel s'est effiloché», indique-t-on. Il est de même pour le bitumage des axes routiers affectés. Les habitants des mechtas excentrées dans les communes de Tassala Lamtaï. Amira Arrès, Chigara, Layadhi Barbès et beaucoup d'autres bourgades aussi précaires que reculées, n'ont qu'à prendre leur mal en patience. En outre, «plusieurs autres projets, notamment la construction d'établissements scolaires, entre autres, ont été gelés, au grand dam des habitants de ces régions montagneuses», apprend-on. Il nous a été donné de constater, à plusieurs reprises, que des centaines d'écoliers et collégiens sont quotidiennement confrontés aux insoutenables conditions climatiques pour rallier leurs établissements. De nombreux potaches issus de zones quasiment inaccessibles parcourent à pied de longues distances avant de s'engouffrer dans les J5 et J9 qui les rapprocheront de leurs lieux du savoir. Ils sont également très nombreux les élèves qui, en guise de repas, se contentent, les jours d'école, d'une demi-baguette de deux portions de fromage.