Le tribunal criminel a condamné deux policiers, S. A. et L.D.M., respectivement, à 1 et 5 ans de prison ferme, pour «association de malfaiteurs» et «vol qualifié» en utilisant un véhicule. Par ailleurs, deux autres, impliqués dans cette affaire ont écopé de 5 ans de réclusion et trois ont été acquittés, alors qu'un mis en cause en fuite a été condamné à 20 ans de réclusion par contumace. Les faits remontent au 4 août 2015, lorsque les éléments sécuritaires ont reçu des informations émanant de la sécurité interne de la zone industrielle d'Arzew, faisant état de l'arrestation d'un camion de marque Chakman transportant une importante quantité de câbles en cuivre, intercepté à l'entrée d'un hangar de l'unité 3 de raffinage de gaz. Les deux personnes à son bord prendront la fuite. Les éléments de la gendarmerie et de l'armée se trouvant au niveau de la zone passeront au peigne fin les alentours et récupéreront un chapeau et réussiront à prélever des empreintes sur le camion. Des éléments qui permettront aux gendarmes d'identifier le chauffeur du véhicule qui appartient à une entreprise de travaux publics domiciliée dans la commune de Larbaâ, à Blida. Il s'agit du dénommé N.M., résidant à El Mohgoun, qui restera en fuite. La vérification et le listing de son portable permettront aux gendarmes d'identifier et d'arrêter plusieurs éléments de ce groupe, dont le policier L.D.M., qui usait de sa fonction pour aider ces malfaiteurs, et H.M., qui reconnaîtra les faits et dira que les câbles volés étaient stockés dans un hangar appartenant à B.M., cerveau de ce réseau de malfaiteurs, qui les payait suite au vol commis, ajoutant qu'il percevait 9 millions, alors que d'autres complices recevaient 3 millions et le policier 10 millions. Il avancera aussi que le soir des faits, c'est le policier L.D.M., se trouvant avec un autre policier, qui les a aidés à quitter la zone industrielle, en les faisant sortir dans une voiture de police et les a accompagnés jusqu'à la station de transport de Benboulaïd à Arzew. Des déclarations qui ont été confirmées par les 6 autres accusés, précisant qu'au moment du vol, c'est le policier qui les couvrait. Interrogé, le policier rejettera ces accusations, expliquant que, ce jour-là, il était de garde et a contrôlé le camion incriminé et a constaté que tout était en règle. «Les deux avaient des cartes de travail et des ordres de passage, je ne pouvais les empêcher d'entrer». Ajoutant qu'il a aidé 3 personnes dont il connaissait l'une d'elles à sortir de la zone industrielle, mais il ignorait qu'il s'agissait de voleurs de câbles. Le second policier rejettera toutes les accusations portées contre lui. A la barre du tribunal criminel, si le premier accusé maintiendra ses déclarations quant à son implication dans ce réseau, le reste des mis en cause reviendront sur les déclarations faites lors de l'enquête et nieront les faits.