La relation entre les opérateurs économiques et la direction de la Société de gestion immobilière (SGI) en charge de la zone d'activités économiques (ZEA) de Sétif et des zones industrielles d'El Eulma et du chef-lieu de wilaya, est délétère. Décidée par la direction de SGI, la majoration de la quote-part, passant de 10 à 13 dinars le mètre carré, est la goutte qui a fait déborder un vase déjà plein. Très remontés, de nombreux industriels tiennent à dénoncer cette nouvelle majoration, qui n'est pas, disent-ils, accompagnée de l'amélioration de la situation des sites, où les routes sont éventrées, l'éclairage défaillant et la sécurité absente, notamment la nuit, où certains endroits se transforment en beuveries. «Sans prendre la peine de consulter les opérateurs économiques confrontés à d'innombrables problèmes, la direction de la SGI trouve le moyen d'augmenter la quote-part relative aux frais de gestion et d'entretien des zones industrielles, ne faisant l'objet d'aucun entretien. Cette augmentation de 30% est non seulement erronée, mais injustifiée. J'estime qu'avec une contribution annuelle de plus de 110 millions de centimes, l'ardoise est salée. En plus de cette participation, on paye deux fois la taxe d'assainissement. La première est versée à la commune de Sétif. La seconde va dans les caisses de la SGI», révèle un industriel. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie, El Hidab, Amar Seklouli, n'y va pas par quatre chemins : «Ne reposant sur aucun argument valable, cette augmentation n'influe pas positivement sur l'environnement des différents sites n'ayant de zones industrielles que le nom. Dire que les contributions des 400 opérateurs exerçant au niveau de la ZEA et de la zone de Sétif sont colossales ! Afin de mettre un terme à ces problèmes qui nous empoisonnent la vie, nous demandons l'intervention des autorités locales, qui ne ménagent aucun effort pour booster l'investissement qui n'a pas besoin de croche-pieds». Un autre opérateur, installé au niveau de l'extension de la zone industrielle, enfonce carrément le clou : «En plus des charges relatives à la concession du terrain, on nous impose des taxes d'assainissement. Au lieu d'améliorer les choses au niveau des sites qui périclitent, la SGI nous incommode avec des décisions singulières». Pour avoir l'autre son de cloche, on prend attache avec la nouvelle directrice par intérim, Mme Louaïl : «La majoration est basée sur le budget prévisionnel. C'est justifié par un plan d'action et d'investissement afin de prendre en charge les différents réseaux. La taxe d'assainissement est une autre lecture d'un décret qui stipule que la question est du ressort de la SGI. La commune de Sétif n'a jamais pris en charge ce volet.»