Même s'il a quitté l'hôpital vendredi dernier, la mobilisation en faveur du jeune Théo ne faiblit pas. Samedi, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes a été organisé à la place de la République, à Paris. Des étudiants, des associations antiracistes et des syndicats étaient venus protester contre les violences policières qui visent pour la plupart les Noirs et les Arabes des banlieues. Craignant des débordements, la préfecture de police a mis en place un véritable cordon sécuritaire encadrant toute la place et les rues adjacentes. Des chanteurs et des sportifs, comme Lillian Thuram, ont participé à ce rassemblement. «On n'oublie pas», «On ne pardonne pas», «Désarmons la police», ont été les slogans les plus scandés par les manifestants, qui ont demandé «justice pour Théo». «L'affaire Théo n'est pas seulement un fait divers, c'est un problème structurel de violence policière, que la France doit avoir la maturité de traiter», a déclaré le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, qui marchait à côté de l'ancien champion du monde de football de 1998, Lilian Thuram. Ce dernier, très touché par les violences faites à Théo par des policiers à Aulnay-sous-Bois (banlieue parisienne), a demandé justice pour le jeune homme. «Il n'y a rien de plus légitime que de demander justice. Mais ce qui est dérangeant, c'est quand les institutions ne reconnaissent pas ce qui se passe», a-t-il notamment déclaré devant les milliers de protestants. Appel au calme de Théo Un chanteur de rap, connu dans les banlieues, s'est joint à la manifestation. Il a exhorté les jeunes à faire la différence entre les mauvais et les bons policiers dont le rôle est de protéger les Français. Néanmoins, il a ajouté que «ceux qui ont fauté doivent payer». L'affaire Théo a mis au grand jour les violences policières. Elle a également suscité un important élan de solidarité. Le président François Hollande s'est rendu au chevet du jeune homme pour lui apporter son soutien. Le ministre de l'Intérieur, Bruno le Roux, a, lui aussi, demandé de laisser la justice faire son travail et punir ceux qui se sont rendus responsables de tels actes dégradants. De son côté, la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Meadel, a carrément utilisé les mots «racisme et discrimination». Pour elle, les auteurs de ces violences doivent répondre de leurs actes devant la justice. C'est ce que réclament Théo et sa famille, qu'il a retrouvée vendredi soir. Sur une vidéo postée sur facebook, il a appelé les jeunes des banlieues à rester calmes. Mais son appel et celui de sa famille semblent ne pas avoir eu d'écho pour le moment chez les jeunes. D'autres manifestations sont encore prévues en France. Alors que Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont condamné les dérives policières, Marine Le Pen et François Fillon ont affiché leur soutien à la police.