Deux travailleurs qui se retrouvent au chômage interpellent le ministre de la Justice et évoquent des blocages dans leurs affaires respectives. Il s'agit de Tounsi Noureddine et Hassam Fouad, licenciés respectivement de l'Entreprise portuaire d'Oran et de l'entreprise Roc Algérie, et qui intervenaient, hier, lors d'un point de presse organisé au niveau du siège de la Ligue des droits de l'homme. Pour M. Hassam, son affaire a pris une dimension politique : «Mon licenciement est lié à mon activité en tant que militant des droits de l'homme, précisément après avoir dénoncé les rafles de migrants en décembre 2016 en ma qualité de chargé du dossier de la migration au sein du syndicat Snapap. J'avais rédigé un communiqué qui a été publié. La justice ne m'a pas donné gain de cause et il a été statué que mon licenciement est économique et non abusif. Dans ma requête introduite au tribunal, j'ai signalé et précisé que le gérant de l'entreprise avait subi des pressions pour me licencier.» Si M. Hassam estime que son combat est terminé avec la justice à Oran, il tient à interpeller le ministre de la Justice, mais a déjà porté son affaire au niveau d'instances internationales. «J'ai déposé des plaintes au niveau du BIT ainsi qu'auprès des rapporteurs onusiens», a-t-il souligné. Pour sa part, M. Tounis affirme que des blocages persistent: «J'ai dénoncé du faux et usage de faux, de fausses factures et au final j'ai été licencié. Aujourd'hui, j'interpelle le ministre de la Justice pour intervenir. Il ne s'agit pas uniquement de mon licenciement abusif. Il est clair que justice ne me sera pas rendue au niveau local. Il faut qu'une enquête ministérielle soit diligentée.» En tout état de cause, les deux travailleurs ont préparé des dossiers et comptent continuer leur combat en se rapprochant de toutes les instances, notamment internationales, afin de recouvrir leurs droits, obtenir réparation et mettre fin aux injustices.