Le café littéraire Dihia Lwiz (CLDL) de Béjaïa exprime sa solidarité avec la journaliste Hadda Hazem, directrice du journal arabophone El Fadjr, en grève de la faim depuis le 13 novembre et ajoute sa voix à toutes celles nombreuses qui revendiquent «l'abrogation du monopole sur la publicité publique». Dans un communiqué adressé à la presse, le CLDL souligne que Hadda Hazem «a choisi la voie de la lutte à celle de l'abdication comme l'aurait allègrement souhaité le pouvoir qui, à sa grande défaveur, s'il a pu jusque-là asphyxier financièrement le journal, n'aura pas réussi à étouffer la voix de sa vaillante directrice, encore moins à acheter sa conscience». Le Café littéraire note que «le cas de Hadda Hazem soulève encore une fois la question du monopole par le pouvoir de l'immense marché publicitaire qu'il utilise comme moyen de chantage envers les médias (journaux, chaînes TV privées…)». La grève de Hadda Hazem remet au devant de la scène l'épineux problème de la publicité étatique, par laquelle les pouvoirs publics exercent un chantage sur les titres de la presse privée qui dérangent l'establishment. Un chantage qui n'a jamais cessé. Et c'est à juste titre que le CLDL rappelle, à ce propos, que «depuis des lustres, la manne financière de la publicité publique est ouvertement distribuée aux journaux et autres médias inféodés au pouvoir, tandis que ceux qui tiennent à leur indépendance éditoriale en exprimant une opinion critique envers le système sont tout aussi ouvertement ‘‘sanctionnés'' de la même façon que le quotidien El Fadjr». Une «pratique scélérate (qui) doit être vigoureusement dénoncée et condamnée», accuse le Café littéraire. «Le monopole de la publicité publique par le pouvoir doit être combattu sans cesse. Car il s'agit avant tout d'un détournement de l'argent du contribuable aux fins d'enrichissement sans vergogne des soutiens du régime», conclut le Café littéraire de Béjaïa.