Suite de l'affaire Ksentini, la Présidence émet un communiqué pour démentir que Ksentini a rencontré le président et parlé du futur avec lui, sous-entendant l'élection de 2019. Dans la foulée, on apprenait aussi que l'organisme dont il avait la charge, l'imprononçable CNCPPDH chargé des droits de l'homme, n'existe plus, les droits de l'homme non plus d'ailleurs. Mais il y a une suite à la suite, contacté, l'avocat persiste et affirme qu'il a bien rencontré le président pendant une heure dans laquelle Abdelaziz Bouteflika a exprimé sa volonté de briguer un cinquième mandat, ajoutant qu'il « ne comprends pas ce communiqué de la Présidence.» Dans cette ambiance absurde digne d'une cour de lycée, c'est le cosmonaute Ould Abbès qui demande publiquement à Ksentini de fournir des preuves de sa rencontre avec le président. Quel genre de preuves ? Le secrétaire du FLN ne l'explique pas mais il semble qu'il faille maintenant emmener une caméra et deux témoins (hommes) quand on va voir le président. On peut déjà imaginer la suite de la suite de la suite, puisque Ksentini sème le doute sur l'origine du communiqué de la Présidence, il faut s'attendre à un nouveau communiqué de la Présidence pour expliquer que le communiqué est bien un communiqué de la Présidence. Si l'on n'a pas grand-chose à attendre de Ksentini sur un quelconque renouveau de la politique ou la promotion des droits de l'homme, ce n'est pas la première fois qu'un communiqué de la Présidence pose problème, de quoi douter du sérieux des hommes qui travaillent dans les hautes institutions. Mais dans le cas de Ksentini, que s'est-il réellement passé ? Peut-être qu'il est bien allé à la Présidence mais comme le président n'est plus à la Présidence depuis longtemps, l'avocat qui n'est plus tout jeune a du rencontrer le jardinier qu'il a pris pour le président. Mais le vrai problème n'est pas là, ce serait bien le jardinier qui a écrit le communiqué et c'est lui qui deviendrait le prochain président. Sous la bannière écolo.