Abdelaziz Belaïd a réuni à Alger les élus du centre du parti pour leur demander d'être à l'écoute des Algériens. Ne fermez pas vos portes à vos administrés», a exhorté Abdelaziz Belaïd en s'adressant à ses élus. «Vous devez les recevoir et les écouter, même si vous ne pouvez pas régler leurs problèmes.» A défaut d'avoir les moyens de prendre en charge les doléances, le président d'El Moustakbal demande aux militants d'offrir au moins une oreille compatissante en ces temps de crise. Face à la «politique de la matraque» prônée par le régime, l'ancien candidat à la présidentielle milite pour le dialogue permanent et constructif afin que le langage de la violence ne s'impose pas comme ce fut le cas lors du passage à tabac des résidents en médecine par les forces de l'ordre, le 3 janvier dernier. «Comment accepter que des médecins se fassent taper dessus ?», s'est insurgé le président d'El Moustakbal, qui prône la liberté de penser et d'agir pour tous les Algériens. «Si on ferme la porte du dialogue, on ouvre celle de la violence», a averti celui que les militants surnomment «le preux chevalier» après les excellents résultats obtenus lors des élections locales du 23 novembre à Alger. Avec sept APC, le parti a créé la surprise en raflant les communes de Baraki, Dar El Beida, Rouiba, Zéralda, Baba Hacene, Rahmania et Souidania. Mais après l'exploit, commence la réalité de la gestion au quotidien. Pour les élus du parti dont la majorité n'ont jamais eu à se frotter à cet exercice, le plus dur commence. M. Belaid en est conscient et leur a demandé de demeurer vigilants dans le traitement des «dossiers chauds». «Beaucoup d'entre vous n'ont aucune expérience. C'est pour cela que je vous demande de ne rien signer avant d'avoir demandé conseil», a exhorté le docteur Belaïd. «On va changer ce pays, si on y croit fort, a promis le président du parti El Moustakbel aux élus. Et ceux qui croient qu'on en est incapable, se trompent». Pour parvenir à mettre en place une «2ème République», une proposition inscrite dans le programme du parti, il faut bâtir un Etat de droit. Un Etat où l'Exécutif ne se transforme pas en parti politique, comme ce fut le cas lors des dernières élections locales. «Lors des élections locales, l'administration s'est transformée en instance ou parti politique et a pesé de tout son poids dans l'action politique», a condamné Abdelaziz Belaïd. Pis encore, en s'impliquant dans la politique, «l'administration n'a même pas voulu respecter les règles du jeu», a-t-il encore dénoncé, regrettant les pressions exercées par les walis sur les élus dans certaines wilayas. A quinze mois de la présidentielle, le patron du parti a annoncé que la question de la participation et de la désignation du candidat sera débattue fin juin lors de la tenue du congrès. D'ici là, le parti organisera des primaires pour la désignation des listes à toutes les élections. «Si on veut être crédible, il faut que la démocratie commence déjà au parti», a expliqué Abdelaziz Belaïd.