Localité vouée à la pêche, Bouzedjar ne peut s'appuyer que sur ce secteur pour être viable relativement aux ressources budgétaires de sa commune. De 1994 à 2004, cette dernière a eu la haute main sur la gestion de son port de pêche alors nouvellement réalisé, ce qui lui a permis de bénéficier directement de ses rentrées. Mais depuis 2005, à l'instar de tous les ports de pêche du pays passés sous le contrôle des ports commerciaux, il relève du port d'Oran, la wilaya de Témouchent ne disposant pas d'un port commercial. De la sorte, Bouzedjar ne bénéficie plus de la moindre ristourne en matière de taxe. Aussi, le maire de Bouzedjar a demandé au wali le rattachement à nouveau de cette infrastructure à sa commune lors de la réunion de l'exécutif de wilaya consacrée à la daïra d'El Amria dont elle relève. L'élu affirme que la gestion actuelle de l'infrastructure obéit aux seuls intérêts de l'EGPP : «Ils font en sorte que leur comptabilité soit négative, ce qui nous prive de toute taxe». Par ailleurs, il ajoute qu'elle se fait sans également tenir compte des intérêts du monde de la pêche. Pour cela, le P/APC s'appuie sur les accusations de «non-gestion» du port, accusations affirmées par les professionnels de la mer. A cet égard, des mouvements d'humeur sont épisodiquement observés comme au début de l'été dernier. Les motifs de mécontentement étant multiples, les manifestants avaient mis en avant l'absence d'un plan d'attache (plan de stationnement) à l'intérieur du plan d'eau, plan sur la base duquel un droit d'attache est accordé à toute embarcation. Or, du fait de l'encombrement, en particulier par des bateaux en stationnement depuis plus d'une décennie et devenus des épaves flottantes, l'anarchie règne. En outre, le quai dédié au seul débarquement du poisson était occupé par des chalutiers en stationnement. Cette obstruction résulte par ailleurs du fait que le stationnement sur le plan d'eau se fait parallèlement au quai et non perpendiculairement. En outre, l'encombrement résulte de la présence trop nombreuse de bateaux de plaisance : «Que rapportent ces plaisanciers aux caisses de l'Etat comme à l'économie de la région ? Rien ! Imaginez, la majorité d'entre eux pratique la pêche et commercialise les prises par l'intermédiaire de vendeurs à l'étalage !» Afin de dépasser cette situation pénalisante, l'EGPP avait réalisé une étude pour augmenter la capacité d'accueil du port et la faire passer de 185 bateaux à 235. Cela devait se faire à travers la réalisation de corps-morts, des sortes de pontons. Cette étude avait été remise à la direction des Travaux publics pour inscription et réalisation. Cela justifie-t-il qu'on attende d'hypothétiques travaux pour passer à l'action alors que les caisses de l'Etat sont au rouge ? s'interroge-t-on. A sa revendication sur le port, le maire a demandé la gestion de l'abri de pêche réalisé à Madagh, un abri qui sera également dédié à la plaisance. Le wali a indiqué qu'il ne voyait aucun inconvénient concernant l'abri si cela rapportait à la commune et qu'elle arrivait à le gérer. «Mais cela ne dépend pas que de moi. Nous allons nous informer sur la faisabilité de cette demande comme sur celle du transfert du port. Il me faut en parler er en haut lieu».