Le mouvement de protestation auquel a appelé la Coordination nationale des lycées techniques et technicums (CNLTT) a été, de l'avis de ses animateurs, suivi à hauteur de 65,31%. Un chiffre qualifié de fictif par les responsables du ministère de l'Education nationale qui avance un taux de suivi de 2,3%. Les responsables de la coordination estiment que le taux de 65,31% concerne les lycées techniques et que s'agissant de l'enseignement général, le taux de suivi a varié selon les wilayas. « A l'exception d'un seul lycée technique, tous les autres établissements au niveau de la capitale ont suivi le mot d'ordre de grève. Sur le plan national et dans certaines wilayas, à l'image de la ville de Constantine, les enseignants n'ont pas adhéré au mouvement de protestation, par contre dans d'autres régions les lycées ont été paralysés », a expliqué un membre de la coordination qui fera remarquer que les lycées d'enseignement général se sont mobilisés pour apporter leur soutien aux enseignants des lycées techniques. « La mobilisation des enseignants a été un succès et a imposé une visibilité de nos revendications », ont souligné les responsables de la coordination. Un fait contesté par la tutelle qui a limité la contestation à Alger alors que le reste du pays n'a enregistré aucune perturbation. La CNLTT déplore le fait que les responsables du ministère aient refusé de recevoir la délégation qui s'est rendue au département de M. Benbouzid pour exposer leurs doléances, toutefois, celle-ci a déposé au niveau du bureau d'ordre une lettre ouverte adressée au ministre ainsi que d'autres documents. La CNLTT, à l'heure actuelle, revendique l'abandon du plan de démantèlement des lycées techniques et technicums et le maintien en place des équipes pédagogiques et du patrimoine matériel et aussi l'ouverture du dialogue sur des perspectives pour un enseignement rénové et de qualité. « Nous ne remettons pas en cause le travail du ministère de l'Education, mais nous demandons à la tutelle d'ouvrir un large débat sur cette question. Il y a effectivement des dysfonctionnements qu'il faut étudier sérieusement au lieu de passer d'une réforme à une autre », a affirmé un membre de la coordination. Du côté de la tutelle, les responsables du secteur estiment avoir fait leur travail. Ils prennent, à cet effet, à témoin les représentants des syndicats et d'enseignants qui se sont entretenus avec le premier responsable du secteur sur justement le dossier des lycées techniques. « Nous nous sommes convenus sur l'organisation d'une journée d'étude afin de débattre de la question et d'aborder le fond du sujet. Nous avons répondu favorablement à la demande des enseignants et des élèves. Le ministère n'a jamais envisagé et ne pensera jamais à supprimer les lycées techniques », estime-t-on au niveau du ministère. Pour sa part, le conseiller à l'information regrette de constater qu'une petite minorité d'enseignants - allusion faite aux représentants du CLA - persiste à « s'inscrire à contre-courant d'une nouvelle dynamique induite par la réforme en s'accrochant à des schémas éculés ». Afin de rassurer les parents d'élèves, les élèves et les enseignants, le département de M. Benbouzid a réaffirmé, hier, sa volonté de préserver l'enseignement technique et l'ensemble de son corps enseignant. La CNLTT compte organiser prochainement une rencontre des lycées techniques et technicums pour décider des actions à entreprendre.