Sans doute « excédé » par la réputation sulfureuse qu'on lui prête, à tort ou à raison, d'être un des idéologues du djihadisme, le cheikh Youcef El Karadaoui ne s'est pas fait prier hier, lors d'un point de presse à l'hôtel El Aurassi, pour casser une image qui ne semble pas refléter la vérité du personnage. A propos de sa position sur le terrorisme en Algérie, El Karadaoui affirme être « le premier à refuser qu'on fasse couler le sang en Algérie ». Une position qui, dit-il, demeure inchangée à ce jour. « Lors du colloque sur El Bachir El Ibrahimi, j'ai invité ceux qui ont pris le maquis à revenir à la voie de la raison (…). J'ai lancé un appel aux frères pour redescendre de leurs tours où ils se sont isolés et de revenir vivre normalement au sein de la société », déclare le mufti, avouant n'avoir « jamais apprécié le fait qu'un peuple en arrive à s'entre-tuer ». Une position aussi « valable pour l'Irak ou la Palestine ». Concernant les prises de positions de ses pairs, « oulémas » de l'Islam, sur la question du djihad, il déclare ne pas en être responsable. « C'est leurs opinions, dit-il. Nous avons mis en place l'Union mondiale des oulémas musulmans qui diffuse quand c'est nécessaire des communiqués pour se prononcer sur les grandes questions de la ouma (nation) ou pour signifier sa position, souvent de dénonciation, vis-à-vis de ce type de violence », conclut-il.