Habitant une maison de deux pièces, cuisine et cour acquise en 2002 sise à la cité du 13 Juin de Blida, ils se retrouvent deux fois expulsés. En 2006 par l'APC, sans préavis ni raison apparente et ils y reviendront après jugement un an plus tard, en 2007. Cependant et à leur grande surprise, l'APC les expulse une fois de plus quelques jours après leur réaménagement, toujours sans préavis, pour reloger en moins de 48 heures une autre famille, elle aussi expulsée à plusieurs reprises du même endroit entre 1986 et 2002. Une visite sur les lieux s'imposait et là, il sera découvert que la famille avait été carrément jetée dans un terrain vague appelé Parc communal, où des logements en tôle ont été improvisés. La maman, ayant contracté une infection, a été hospitalisée durant quatre jours à l'hôpital de Boufarik, spécialisé dans les maladies infectieuses. L'APC, « touchée », fit un geste noble et attribua à cette famille un espace insalubre de quelques mètres carrés dans un hangar au milieu de villas luxueuses à la cité Aboudi renommée pour son mélange taudis-villas. L'endroit est sans eau courante, sans salle de bains, et les sanitaires se résument à une cuve de toilette turque entre deux rangées de parpaings fraîchement cimentés. Les parents et leurs trois enfants dorment sous une tente du Croissant-Rouge afin de se protéger du froid à l'intérieur du hangar où un chauffage à flammes jouxte des bouteilles de gaz aux côtés des lits où dorment un bébé d'un an, ses deux frères, âgés de 3 et 8 ans, ainsi que les parents. Le père de famille déclarera avoir procédé à l'achat de la maison d'où il avait été expulsé pour la somme de 68 millions et opéré des travaux de rénovation pour plus de 50 millions. Pour du vent ! Le père détient une simple procuration signée par l'ex-propriétaire de cette maison, lui octroyant des droits mais pas l'achat (possession, acquisition) de la maison. La naïveté était à son comble dans ce décor de misère où cependant, l'argent a changé de main aussi facilement sans acte officiel. Des jugements avaient été rendus en faveur de la famille expulsée et l'espoir revint, mais l'APC intervint pour les mettre encore une fois dehors après quelques mois avec toujours des promesses de relogement, sans résultat. Les tentatives d'éclaircissements au niveau de l'APC demeurèrent vaines, laissant place à des interrogations. Pendant ce temps, les trois enfants sont malades et un chien, qu'ils tiennent à garder avec eux, sert de compagnie. Si les parents naviguent en eaux troubles dans cette affaire, quelles conditions garantissent un bon développement à la progéniture ? Les services sociaux sont interpellés.