La famille de Bekkouche Noureddine, un Algérien vivant au Danemark depuis la fin des années 1970, lance un appel de détresse. Sans aucun antécédent judiciaire, l'homme serait l'otage de la police danoise. « A la fin des années 1980, il s'est marié avec une Danoise, fille de commissaire de police avec qui il a eu deux garçons. Ils ont aujourd'hui 14 et 15 ans. En 2003, la femme de Noureddine envoie et paie de ses propres moyens des vacances en Algérie à ses enfants. Leur père les rejoint un mois plus tard, mais pas elle, c'est en arrivant en Algérie qu'il apprend qu'elle avait engagé des poursuites contre lui pour kidnapping. Il décide de retourner au Danemark afin de clarifier cette situation ; c'est là où il est arrêté et incarcéré », raconte un membre de la famille. Selon lui, la justice l'a condamné fin mars 2004 à 3 ans de prison ferme suivie d'une expulsion du territoire. Il fut placé dans la prison d'Etat de Nyborg (80 km de la capitale Copenhague), un établissement de haute sécurité où sont parqués les grands criminels danois ainsi que les suspects pour terrorisme. Les autorités de la prison de Nyborg ont interdit à Noureddine Bekkouche de recevoir des livres ou des revues de l'extérieur. Le Danemark a été épinglé par Amnesty International à cause de cette prison et en raison « du recours persistant à l'isolement cellulaire ». Le pays a été également critiqué par le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU. « Il passa trois ans à la prison de Nyborg durant lesquels il n'eut droit à aucune remise de peine ni à aucun régime de faveur alors que la justice danoise applique systématiquement des mesures de grâce ou d'allégement de peine, d'ailleurs une année de prison dans cette vieille démocratie vaut automatiquement neuf mois d'arrêt », précise un proche de M.Bekkouche qui, selon lui, demeure toujours retenu « en otage » par la police danoise. « Ils veulent la récupération des enfants. Le problème est que la garde de ces enfants a été accordée par la justice algérienne à leur grand-mère paternelle. Ils suivent leur scolarité normalement et avec succès à Constantine. Leur mère leur a rendu visite à plusieurs reprises hébergée par la famille Bekkouche », précise-t-il. D'après ses dires, la famille n'arrive à avoir des nouvelles du détenu qu'à travers les avocats. « Des avocats inquiets du sort réservé à leur client et qui s'expriment difficilement au téléphone car persuadés d'être sur écoute », indique-t-il.