Le scandale financier rapporté dans notre édition du 21 avril, qui vient d'éclabousser l'agence de wilaya Cnas de Djelfa, risque d'avoir des répercussions graves sur le devenir des assurés sociaux, principalement les hémodialysés, depuis l' incarcération, mercredi dernier, des deux transporteurs impliqués dans une affaire de dilapidation de deniers publics, et qui a vu également la mise en détention provisoire de deux cadres de la Cnas. Les malades hémodialysés ne savent plus à quel saint se vouer ! Ils éprouvent beaucoup de peine à trouver des moyens de transport pour leur acheminement vers le centre d'hémodialyse le plus proche où ils effectuent leurs séances périodiques d'élimination de molécules toxiques à travers un rein artificiel. Ils sont plus de deux cents malades à souffrir d'une insuffisance rénale aiguë et sont dispersés à travers vingt communes sans perdre de vue que les distances sont considérables d'un point à un autre. Et comme un malheur ne vient jamais seul, ces malades sont pour un bon nombre démunis sur le plan financier. Aussitôt après la délivrance des mandats de dépôt à l'encontre des deux ambulanciers qui, faut-il le signaler, étaient les seuls à être liés à la Cnas par une convention, l'Association des hémodialysés s'est vue contrainte de se tourner vers une société de transport similaire qui prend déjà en charge bon nombre de malades depuis mars 2006, mais qui exerce sans convention avec la Caisse nationale d' assurance sociale, disposant seulement d'une autorisation ministérielle pour exercer dans ce segment. Contacté par nos soins, son gérant dit être d'accord pour pallier cette carence et même la nécessité de renforcer son parc automobile pour satisfaire le transport de la totalité des malades. Néanmoins, ce « partenaire », qui n'a pas encore été réglé pour ses prestations antérieures, souhaite seulement la régularisation de sa situation par un contrat dûment valable auprès de la DG . Ayant pris attache par téléphone avec celle-ci à Alger, on nous a répondu « qu'en l'absence d'une convention, le transporteur, quel que soit le moyen utilisé, peut se faire payer sa course par l'assuré lui-même, car ce dernier est remboursé par la Caisse sur la base d'un « bon à payer » délivré par l'ambulancier ». Mais, semble-t-il, la principale difficulté réside dans la réticence des cadres de la Cnas à honorer ce genre de factures tant que cette affaire émaillée, rappelons le, de faux certificats de résidence, fait l'objet d'une instruction judiciaire, mais encore faut-il que cette catégorie de malades ait les moyens financiers de s'acquitter préalablement du prix du déplacement auprès du transporteur et « végéter » ensuite, en attendant le remboursement par la Caisse : une équation qu'il faudra résoudre au plus vite, sans quoi, nous connaissons les conséquences des absences aux séances d'hémodialyse.