L'octroi d'agrément aux nouvelles banques privées en Algérie se fera désormais suivant des procédures plus rigoureuses. C'est ce qu'a indiqué hier à l'APN le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, en réponse aux questions des députés. Tirant les leçons de la faillite spectaculaire des deux banques privées, El Khalifa Bank et la BCIA, actuellement en liquidation, les pouvoirs publics visent ainsi, en renforçant les procédures d'octroi d'agrément, à pallier toutes les carences enregistrées jusque-là par l'autorité monétaire en matière de supervision bancaire et de prévenir, par là même, tout autre scandale financier à l'avenir. La Banque d'Algérie, apprend-on, a d'ailleurs rejeté une dizaine de dossiers de demandes d'agrément pour la création de banques privées en Algérie en raison du non-respect des procédures d'agrément. En matière de contrôle de change, le gouverneur de la Banque d'Algérie dira que « ce contrôle se fait a posteriori », autrement dit, suite aux rapports établis par les banques. Cependant, ajoute-t-il, il y a eu un élargissement du contrôle du change en 2002 et 2003. « Ce contrôle s'est fait même avant la réception des rapports des banques », a-t-il affirmé, en soulignant au passage que cela a permis de découvrir et mettre à nu plusieurs infractions à la réglementation de change. Des infractions qui ont fait l'objet de dépôts de plainte. Sur la question de la gestion des réserves de changes, M. Laksaci dira : « La gestion de ces réserves se fait selon les normes universelles. » Il ajoutera également que la gestion prudente de ces mêmes réserves a permis de limiter l'impact du renchérissement de la monnaie unique européenne, l'euro face au dollar américain. A propos de la non-mise en place des bureaux de changes, le gouverneur de la Banque d'Algérie rappelle qu'une loi est déjà en vigueur autorisant l'existence et l'activité de ces bureaux. D'ailleurs, des agréments ont été délivrés à des opérateurs pour l'ouverture de ce type de bureaux. Aucune explication n'a été donnée cependant sur la non-activité de ces bureaux.