A El Oued, il est loisible à tout un chacun de s'emparer des terres de l'Etat pour y édifier des maisons, aménager des parcs et des exploitations agricoles, et ériger des hangars et même des usines. Les détournements et les dilapidations en tous genres continuent de ravager les terres de l'Etat dans la wilaya d'El Oued pour atteindre des proportions alarmantes, notamment ces quatre dernières années, et les préjudices au Trésor public sont évalués à plusieurs dizaines de milliards de centimes. La situation est très inquiétante et les assiettes foncières ne cessent de se raréfier, à tel point que les autorités de certaines communes de la wilaya ont recouru aux mosquées et aux sièges de quelques établissements publics pour y implanter des transformateurs électriques. En plus, des habitants du quartier El Gara, dans la ville d'El Oued, ont été obligés d'acheter une maison pour qu'ils puissent y placer un transformateur électrique dont a bénéficié leur quartier. La commune de Bayadha, à 6 km du chef-lieu de la wilaya, vient en tête de liste des communes les plus touchées par le phénomène de « détournement » et de dilapidation des terres de l'Etat. Selon un bilan établi par les services d'inspection des Domaines d'El Oued datant du 20 décembre 2002, le nombre de cas d'accaparement des biens de l'Etat dans cette commune ne dépassait pas les 20, alors que ce nombre s'élève à plus de 200 actuellement, et les préjudices causés ont atteint plus de 40 milliards de centimes. Ne craignant ni les lois ni les réglementations en vigueur, les prédateurs, véritable mafia du foncier, activent avec une voracité et une volonté sans pareil, pour s'emparer de ces terres. En revanche, l'administration ne se considèrerait-elle pas concernée par ce scandale ? Sinon, comment pourrait-on expliquer son mutisme sur ce qui se passe ? Le P/APC de Bayadha, selon ses déclarations, a, à maintes reprises, adressé des lettres aux autorités concernées pour mettre fin aux atteintes au foncier de l'Etat. Il a également souligné que le premier responsable de la wilaya et les services des Domaines ont été informés plusieurs fois de ce problème. Pourtant, rien n'a été fait et les décisions prises par l'APC de Bayadha pour arrêter cet empiétement s'évanouissent dans la nature, puisque les services concernés n'exécutent pas les décisions prises par l'APC, a précisé le maire de Bayadha. Toujours selon le P/APC, les zones touchées par ce phénomène sont celles de l'extension urbaine au niveau des quartiers de Soummam et du 1er Novembre, où les superficies squattées varient entre 1 et 3 ha pour chaque prédateur. Les quartiers du chef-lieu de la commune ne sont pas épargnés par ce phénomène. D'autre part, des sources nous ont informés que la recrudescence des actes d'accaparement du foncier de l'Etat est due essentiellement au mutisme et au laisser-faire affichés par des responsables administratifs et à la non-exécution des décisions prises par les APC. La police d'El Oued a enquêté dernièrement sur le scandale du foncier à Bayadha, et un rapport détaillé a été envoyé au procureur de la République près le tribunal d'El Oued.