Le foyer de tension qui persiste depuis de longs mois entre le syndicat et la direction n'est toujours pas éteint chez les pompiers de la wilaya de Béjaïa. La coordination syndicale, affiliée à l'UGTA, appelle à un sit-in des agents en repos, aujourd'hui lundi, devant le siège de la direction, cité Tobbal, qu'elle veut reconduire chaque lundi sur fond d'une bataille juridique qui n'en finit pas. Une dizaine d'actions ont été introduites en justice de part et d'autre jusque-là. La dernière vient d'être enregistrée au tribunal de Béjaïa, elle émane de l'administration centrale qui accuse l'actuel secrétaire général de la coordination syndicale, Ali Redjradj, d'« agression verbale contre le chef de l'unité principale ». Un incident autour du tableau d'affichage. Du coup, le SG a été révoqué par l'administration centrale pour « faute de troisième degré » et le syndicat durcit le ton en décidant de cette grève cyclique pour revendiquer « l'ouverture du dialogue, la levée de toutes les sanctions arbitraires et poursuites judiciaires, l'arrêt de toutes formes de pressions et d'intimidations, la réhabilitation de la commission paritaire et la prise en charge effective de la plateforme de revendications ». « L'administration rejette le dialogue et refuse de recevoir le courrier du syndicat malgré le fait que nous soyons légalement élus et que la justice ait tranché en notre faveur dans toutes les affaires, dont celle introduite en pénal contre ma personne », a déclaré Ali Redjradj qui voit à travers sa révocation une manœuvre pour donner une chance à cette dernière action en justice. Au cours d'une conférence de presse tenue au siège du SETE, il a réfuté l'accusation d'agression et, pour appuyer sa légitimité, il s'est prévalu d'un document de soutien signé par des « membres » du Syndicat national des agents de la Protection civile (SNAPC) qui lève la suspension dont il a fait l'objet et qui est derrière le refus de l'administration d'ouvrir le dialogue et de reconnaître sa « légitimité ». « C'est une affaire syndico-syndicale qui ne me regarde pas. Il y a un écrit du syndicat national qui a décidé de sa suspension et je m'en tient à cela », assure le directeur de la Protection civile de Béjaïa (DPC), Nouredine Charyar, qui nous explique qu'à propos de la suspension récente d'un délégué d'Amizour, membre de la commission paritaire, celle-ci fait suite à une « affaire administrative ». Notre interlocuteur dément par contre que la commission paritaire soit suspendue. Cela dit, un dialogue de sourds semble s'installer entre les deux parties.