Sur l'ensemble du territoire national, il est compté au lendemain de l'indépendance 450 salles de cinéma. Un parc cinématographique enviable à l'époque. Soumis à une multitude de politiques et de mesures de gestion et de tutelles, il s'effiloche au fil des ans. En effet, une partie de cet héritage a disparu, des salles menacent ruine, d'autres sont fermées. Comme beaucoup de ces espaces se sont transformés en lieux de débauche on ont changé de vocation. Entre temps, dans la plupart des salles qui demeurent exploitées, le film en 35 mm a disparu pour céder la place à la vidéo. Cette situation désastreuse résulte d'un long processus de destruction qui remonte à plus de quarante ans. Nationalisation des salles En 1963, de hauts responsables de l'Etat algérien soulèvent pour la première fois la question de la nationalisation du secteur du cinéma. Le 19 août 1964, le président Ahmed Ben Bella proclame la nationalisation des salles de spectacles. Décision légalisée par le décret 64-41 du 19 août 1964. Lequel confie en parallèle la gestion de ce parc au Centre national du cinéma algérien (CNCA). Ce dernier est dissous en 1967 et ses attributions sont confiées aux communes, au Centre algérien de la cinématographie (CAC) et à l'Office national pour le commerce et l'industrie cinématographiques (ONCIC). En cette même année, les communes obtiennent le droit à l'exploitation des fonds de commerce de spectacles cinématographique. Les initiateurs de telles mesures pensent que ces espaces peuvent constituer une source financière supplémentaire pour ces localités. Néanmoins, avec les années qui passent il est constaté que ce parc est devenu un fardeau financier pour les instances locales. En 1983, une circulation interministérielle autorise les particuliers à gérer ces salles. Ainsi, les APC cèdent en location à ces derniers ce patrimoine qu'elles ont hérité depuis 1967 à des prétendants privés. Sombre constat De par cette mesure, elles se débarrassent d'une source de dettes qui aurait pu être comme il est prétendu initialement un créneau à exploiter pour créer des richesses. Aujourd'hui, face au désastre généré par de telles visions de gestion, les instances concernées, à commencer par les APC, prennent des initiatives pour réhabiliter des espaces qui résistent encore aux vicissitudes du temps et aux inepties humaines. Mais que reste-t-il de ce parc ? Quel est son état actuel ?