Le ministère des Affaires religieuses a décidé de mettre le holà dans ce secteur sensible, objet de manipulation pour en finir avec certaines pratiques qui ne cadrent pas avec les préceptes de la religion. Pour ce faire, une série de projets de lois actuellement en phase d'élaboration au niveau du département de Bouabdellah Ghlamallah sera adoptée « avant la fin de l'année ». C'est ce que nous a confié hier son conseiller à la communication, Abdellah Tamine, en marge de la cérémonie d'envoi d'une mission de coordination de la omra au siège du ministère. Aussi, le souci de corriger les imperfections constatées dans l'organisation des rites du hadj et de la omra ainsi que la collecte de la zakat dicte aux cadres du ministère de confier ces opérations à des organismes autonomes afin d'optimiser le travail et mieux situer les responsabilités. Il sera question de créer des structures autonomes qui seront chargées de gérer le pèlerinage (hadj) et la collecte et la distribution de la zakat. S'agissant du pèlerinage, une mission de coordination composée des dix représentants du ministère des Affaires religieuses et de celui des Affaires étrangères s'est envolée hier à destination des Lieux Saints pour préparer le séjour des pèlerins algériens devant accomplir la omra. Les biens waqfs qui suscitent une grosse convoitise seront également confiés à un office devant être créé avant la fin de l'année. Le ministère des Affaires religieuses, qui a hérité jusque-là de ces gros dossiers, va se décharger ainsi de ces missions au profit de ces organismes tout en gardant cependant un œil vigilant sur la gestion de ces offices dotés d'une autonomie financière. Sur un autre plan, le ministère des Waqfs s'apprête à réorganiser l'enseignement coranique via une loi devant codifier l'ouverture des écoles et les programmes d'enseignement. Il faut savoir qu'il existe pas moins de 2269 écoles coraniques à travers le territoire national que fréquentent quelque 155 415 élèves. Or, la répartition géographique de ces écoles laisse apparaître un flagrant déséquilibre entre les wilayas du pays. Alors que la wilaya d'Adrar par exemple totalise à elle seule 530 écoles, la capitale n'en compte que 153, tandis que Constantine, pourtant connue pour être une ville du savoir et du rayonnement islamique, n'abrite que deux écoles contre une seule à Médéa, d'après les statistiques disponibles sur le site web du ministère des Affaires religieuses. Il évident que la création des écoles coraniques n'obéissait pas jusque-là à un cahier des charges bien déterminé. Le contrôle étatique de ces structures s'en trouve réduit à sa plus simple expression, en témoigne la prolifération des pratiques pas trop catholiques régulièrement signalées dans les mosquées. Et dans la même veine, le ministère entend aussi mettre de l'ordre dans le marché de l'édition de tous les supports religieux (CD, DVD, livres et autres brochettes) produits localement ou importés des pays du Golfe. L'objectif étant de séparer le bon livre de… « l'ivraie ».