Un parti marocain vient de briser le consensus ou ce qui en tient lieu au sujet du conflit du Sahara-Occidental. On se rappelle que quelques années après avoir été limogé de son poste, le défunt ministre marocain de l'Intérieur, Driss Basri, avait déjà franchi le pas en qualifiant ce territoire, ou plus simplement l'avait appelé par son nom, et non pas comme le veut ce fameux consensus marocain qui tend en deux mots à occulter une réalité incontestable. Il avait parlé de Sahara-Occidental et non pas de Sahara marocain, comme il avait tendance à l'appeler quand il était le tout puissant ministre de l'Intérieur du royaume, et, à ce titre, gérait ce dossier. La Voie démocratique (Annahdj Addimocrati) est le parti qui a brisé ce tabou, pour avoir réaffirmé hier, à Paris, son soutien à l'autodétermination du Sahara-Occidental, soulignant s'en tenir sur cette question au « seul verdict du peuple sahraoui ». « La Voie démocratique appuie l'autodétermination du peuple sahraoui, selon un référendum libre et selon le droit international », a déclaré à l'APS, le représentant en France de ce parti marocain, Saïd Zgouti, qui participait à la traditionnelle fête de l'Humanité. « Nous avons suivi les négociations entre le Front Polisario et les autorités marocaines, mais nous estimons que ce n'est pas le moment de faire des préalables, car le peuple sahraoui doit s'exprimer librement sur son propre destin », a ajouté M. Zgouti, membre du comité national de ce parti. Il a indiqué avoir « grand espoir » que ces négociations puissent aboutir à une plate-forme « acceptable par le peuple sahraoui », mais a déploré le fait que « pendant que l'ONU encadre ces négociations, le Maroc poursuit son approche répressive » contre la lutte pacifique du peuple sahraoui. La répression « n'est pas la bonne solution », a-t-il dit. « La seule solution est la mise en place d'un référendum par lequel les Sahraouis pourront s'exprimer librement », a-t-il martelé, soulignant s'en tenir « au seul verdict du peuple sahraoui ». M. Zgouti, et le responsable des relations extérieures de ce parti marocain, Abdelmoumen Chbari, venu de Casablanca pour représenter la Voie démocratique à la traditionnelle fête organisée par le journal français L'Humanité, avaient participé samedi soir, à un débat sur la situation au Sahara-Occidental. « Sahara-Occidental : situation dans les territoires occupés par le Maroc, droits de l'homme, autodétermination » a été le thème central de ce débat auquel ont participé des juristes et des défenseurs des droits humains français et sahraouis, dont l'avocate France Weyl, qui a assisté à de nombreux procès de militants sahraouis dans les territoires occupés. De nombreux témoignages sur cette répression ont été rapportés par différents militants associatifs, dont ceux des Amis de la RASD (AA-RASD), du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara-Occidental (Corelso), des Familles des prisonniers et disparus Sahraouis (Afapredesa), et des Travailleurs sahraouis en France (ATSF). L'association d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (AFSPA), dont le dernier numéro de sa revue Aujourd'hui l'Afrique titre « En Afrique et en France, nouer des résistances au grand retour du colonial », a également participé à ce débat, qui s'est déroulé au stand Sahara Libre.