Dans certains quartiers chauds de la cité de Sidi El Houari, les prêches du vendredi ont essentiellement gravité autour de la recrudescence de la violence durant le ramadhan, supposé être un mois de piété et de rahma. Les imams ont tenté à travers leurs prêches de mettre les fidèles devant leur responsabilité. Ils ont ainsi argumenté cet état de fait en citant l'incroyable comportement passif et indifférent du badaud face à un délit perpétré devant lui. Les imans ont souligné que « ces badauds sont aussi coupables que les délinquants », en expliquant que « les badauds en question pourront un jour devenir à leur tour la victime de ce même délinquant ». Les imams ont beaucoup insisté sur ce volet en dénonçant ce comportement qui « n'honore ni notre religion, ni la personnalité du musulman, » en citant des versets coraniques. Ils ont également mis en exergue l'urgence de l'organisation d'une véritable campagne visant à « désintoxiquer » les jeunes marginaux de cette soif d'argent qui les pousse à perpétrer des délits. Des situations, comble de l'ironie, pouvant paraître malheureusement burlesques, constituant le vécu de nombre de citoyens oranais, ont été citées dans ces prêches. Des exemples ont été donnés « comme celui de ce nombre indéterminé de repris de justice ne subsistant que grâce à la rapine, qui se sont retrouvés par la force du temps pris dans un infernal engrenage entre la prison et la rue, devant l'absence d'une prise en charge » L'accent a été mis notamment sur la responsabilité des parents et de la grande majorité des enseignants « qui ne semblent pas préoccupés par l'ampleur de ce phénomène ».