L'Association nationale des familles des disparus (ANFD) refuse la démarche du Président portant sur l'amnistie générale. Réagissant aux propos de maître Farouk Ksentini sur l'amnistie, l'ANFD se positionne clairement sur cette question qui a défrayé la chronique ces jours-ci. « L'amnistie générale ne peut être opposable aux victimes des disparitions », est-il précisé dans un communiqué rendu public hier. Ainsi, pour les animateurs de l'ANFD, il n'est pas question de « tourner la page et amorcer un autre avenir », sans que les responsables de la tragédie et les auteurs des crimes et des massacres durant la dernière décennie soient jugés et punis. « L'impunité et l'amnésie ne peuvent venir à bout des plaies d'une décennie de massacres, d'assassinats, de disparitions et de terreur », est-il ajouté dans le communiqué. Se référant aux expériences d'autres pays, l'ANFD dit que « tous les crimes ne sont pas amnistiables ». Et de poursuivre : « La vérité est que l'amnistie ne peut absoudre l'Etat de sa responsabilité de répondre sur le sort de milliers de disparus ».