Avant d'engager une procédure judiciaire, les opposants ont auparavant sollicité l'intervention du wali. La longue correspondance transmise à l'ancien et au nouveau chef de l'exécutif est, le moins qu'on puisse dire, restée lettre morte. Le recrutement de 115 agents puis de 40 autres sans l'aval du conseil est le premier reproche fait au maire. L'ameublement d'une polyclinique, la réhabilitation de la salle omnisports (relevant du secteur de la jeunesse et des sports), la réfection des ronds-points de Smara et Djermane (infrastructures, biens de la direction des travaux publics) ainsi que la construction d'une pharmacie à l'hôpital pour 2,5 millions de dinars et l'édification de la clôture du siège de la Protection civile qui a exigé une dépense supplémentaire de 140 millions de dinars, prélevés sur le budget de la collectivité, est le deuxième point soulevé. L'implantation d'un souk hebdomadaire sur le terrain d'une coopérative immobilière de la sûreté nationale figure en bonne place dans ledit rapport. L'inutile aménagement de cette parcelle restituée par la suite à ses propriétaires ayant nécessité 2 millions de dinars ainsi que la restauration du marché à bestiaux ayant engendré une dépense de 6,5 millions de dinars pour rien, sachant que l'espace a été déjà vendu par l'agence foncière, n'ont pas été oubliés par les opposants qui mettent par ailleurs le doigt sur les 11 millions de dinars remboursés au percepteur des souks et aires de stationnement de la cité. La passation de marchés de gré à gré dépassant un million de dinars contrairement, disent-ils, aux recommandations du conseil communal et l'achat d'un matériel usagé auprès de particuliers, sans passer par les avis d'appel d'offres, ont été énumérés. L'élimination de 113 bénéficiaires du dernier quota de logements sociaux est soulevé par les pétitionnaires qui reprochent au premier magistrat de l'ex-Saint-Arnaud certains dépassements dans l'établissement des contestées listes qui ont failli mettre le feu aux poudres. Le renouvellement de l'exécutif communal est la goutte qui a fait déborder un vase déjà plein. L'approbation de la délibération relative au changement de l'équipe dirigeante 48 jours après a laissé perplexes les contestataires qui découvrent pour la première fois la griffe du chef de daïra qui n'avait paraphé aucune délibération du conseil, et ce, depuis son installation en octobre 2002. Pour le maire qui a répondu à nos questions, les griefs des dix ne sont qu'affabulations de personnes ayant perdu beaucoup de privilèges. « Les élus qui ont échoué dans leur mission n'ont pas admis leur limogeage. Ces gens qui parlent maintenant ont la mémoire courte. Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de remettre en question leur propre bilan, en effaçant d'un trait leur implication dans la gestion de la commune deux années durant », déclare en prélude le P/APC qui exhibe pour tout point soulevé une copie du procès-verbal de délibérations et le dossier (facture, certificat de garantie) inhérent au matériel sus-indiqué. « L'embauche des 135 travailleurs s'est effectuée selon la réglementation en vigueur. La forte demande est la cause de l'annulation du concours de recrutement des 20 agents polyvalents. L'acquisition de la nacelle usagée pour la modique somme de 18 millions de centimes a permis à l'APC d'économiser plus de 7 millions de dinars. Le dédommagement du percepteur a été décidé par le conseil. Concernant les travaux réalisés à l'hôpital et ailleurs, le receveur n'engage une dépense que si elle est décidée et approuvée par le conseil. La délibération relative au changement de l'exécutif n'a pas été falsifiée et les documents font foi », conclut- il.