Il a été proposé d'instaurer une aide personnalisée au loyer pour les faibles revenus. Une proposition qui a déplu au ministre de l'Habitat. Le loyer, c'est l'affaire de l'Etat. Il faudrait réfléchir plutôt aux moyens qui permettent aux OPGI de mieux gérer et entretenir les biens de l'Etat. » Telle a été la réponse du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, et de ses proches collaborateurs aux responsables du secteur ayant proposé, hier à Alger, lors d'une rencontre de présentation de l'ensemble des recommandations issues des ateliers sur la gestion immobilière, de revoir les modalités de calcul du loyer afin de le rapprocher le plus de son coût réel. Le constat établi par les participants aux ateliers de réflexion fait ressortir que « les loyers pratiqués actuellement sont calculés d'une manière administrative, notamment pour le logement social locatif dépendant des OPGI ». Tout en insistant sur la nécessité d'aller progressivement vers des loyers « calculés sur des bases économiques », les mêmes responsables affirment que ce qui est récolté à travers ces loyers « ne peut assurer les fonctions principales de remboursement des coûts de réalisation, d'entretien du patrimoine et de couverture des charges ». C'est la raison pour laquelle il a été suggéré « une refonte progressive de l'ensemble du système par la mise en place d'un régime de loyer basé sur la valeur d'immobilisation, la durée d'amortissement, les frais de gestion technique et administrative ainsi que la facturation réelle des charges communes ». Quant aux locataires dont les revenus ne permettent pas de faire face aux redevances locatives, il a été proposé d'instaurer une « aide personnalisée au loyer ». Visiblement irrité par cette recommandation, le ministre n'a pas manqué d'indiquer en marge de la rencontre qu'« il revient à l'Etat seul de fixer les loyers ». De même qu'il fera rappeler aux directeurs des OPGI que les offices de gestion sont « des Epic chargés d'assurer un service public ». « Ce qui n'est pas couvert par les recouvrements est pris en charge par l'Etat », a-t-il ajouté. Le ministre a fait savoir à ce propos qu'un budget de pas moins de 100 milliards de dinars a été consacré courant 2007 au programme d'amélioration du cadre de vie des citoyens. Pour l'année prochaine, le projet de loi de finances de 2008 prévoit un budget en progression estimé à 123,5 milliards de dinars. En revanche, l'idée de revoir sur de nouvelles bases la relation qui lie les OPGI à l'Etat, propriétaire des biens immobiliers, a reçu de la part du ministre et des responsables de son département tout le soutien nécessaire. Ces derniers ont approuvé le fait que la nature de la relation qui lie les bailleurs publics à l'Etat, mais aussi aux locataires, et les missions qui leur sont attribuées doivent être clairement définies dans un cahier des charges. « Il faudrait clairement définir le statut juridique des bailleurs publics, d'arrêter un cahier des charges qui les conforte dans le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial et de revoir la législation relative aux relations entre les bailleurs et les locataires », note-t-on dans les recommandations présentées. Une adaptation législative et réglementaire doit être également envisagée afin de « combler les lacunes et rattraper les insuffisances ».