Sport populaire en vogue dans l'est du pays, certains voient dans le combat de béliers un vestige du culte du dieu Amon. Ce culte, dont l'animal sacré était un bélier aux grandes cornes, était assez répandu en Egypte et en Afrique du Nord. Actuellement, c'est en Tunisie que ce rite séculaire de combat de béliers que l'on dit berbère semble être le plus enraciné. Chez nos voisins tunisiens, des combats de béliers dans plusieurs catégories ont lieu régulièrement sous l'égide de la fédération tunisienne de béliomachie. En Algérie, c'est dans les villes d'El Kala, de Annaba et de Béjaïa que l'on peut observer la présence significative de ce phénomène de foire. En Kabylie, la tradition de la béliomachie n'existe que dans la seule la ville de Béjaïa à l'exclusion de tout autre. Faut-il alors y voir une influence datant de l'époque où Béjaïa et tout l'Est algérien dépendaient de l'empire hafside de Tunis ? Sans doute. Telle qu'elle se pratique aujourd'hui, la béliomachie se présente comme un sport assez propre qui ne possède ni la violence du combat de coqs ni la cruauté de la tauromachie. En fait, il est très rare qu'un bélier meure au cours d'un combat. Il serait peut-être judicieux de structurer cette pratique en lui donnant un cadre légal. Bien pris en main, ce sport de combat pourrait être pour l'élevage ovin dans le pays ce que le sport hippique est à l'élevage équin.