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Zones à forte activité parasismique à Mila
Aïn Tine et Sidi Khelifa se souviendront longtemps
Publié dans El Watan le 13 - 01 - 2008

Les booms et les vibrations terrestres répétitifs, « causé » par la propulsion des eaux du barrage de Beni Haroun vers le barrage-tampon de Oued Athmenia, auront suscité une peur bleue chez la population de ces deux localités, si bien que plusieurs personnes malades et enfants en bas âge en auraient été affectés psychiquement. Retour sur les inoubliables moments de terreur.
Au gré de nos pérégrinations dans les ruelles escarpées et les chemins ravinés de ces deux localités au relief accidenté, nous avons recueilli de nombreux témoignages, qui se rejoignent sur le constat, largement partagé, que les secousses telluriques se produisaient 20 à 25 fois par jour, voire jusqu'à 40 parfois, du temps où l'opération de pompage des eaux de Beni Haroun battait son plein. L'intensité de cette activité parasismique serait conséquente au rythme exponentiel de pompage des eaux à partir de la mégastation de douar El Bidi, via les canalisations qui « transpercent » Djebel Lakhel, le long d'un tunnel de 5,9 km. Et comme ces deux agglomérations sont situées aux piémonts de cette imposante montagne, et qu'en plus, il aura fallu que les fuites d'eau, de l'ordre de 30 à 35%, se mettent de la partie, confortant ainsi la thèse que toute la région est assise sur un véritable cratère, tous les ingrédients pour exacerber la panique des riverains étaient réunis. La gigantesque fuite d'eau, qui a jailli de sous terre à côté de la RN79 il y a plusieurs semaines, et qui continue de se déverser dans la nature à quelques encablures de Aïn Tine, n'est que la partie visible de l'iceberg, puisque des centaines de milliers de mètres cubes d'eau gisent, hélas, dans les entrailles de la terre. « Nous ne revendiquons ni des autoroutes, ni de luxueux centres commerciaux et encore moins des équipements publics d'envergure nécessitant de gros budgets, nous exigeons juste de l'Etat qu'il nous sécurise, car nous craignons pour nos vies et celles de nos enfants ». Ces pathétiques complaintes et ces supplications déchirantes, qui bourdonnent encore à nos oreilles, dénotent l'ampleur du désarroi qui terrasse les riverains obligés, chaque fois que la terre tremble sous leurs pieds, d'assiéger la route, en attendant que les pouvoirs publics daignent prendre conscience des dangers qui menacent leur existence.
Deux communes martyrisées
Aux plus forts moments des vibrations telluriques, c'est la débandade générale et le sauve-qui-peut dès lors que, souvent abandonnés à leur triste sort, les habitants quittent, de nuit comme de jour, leurs logis pour se réfugier sur le tronçon de la RN5A, qui transite par le village, sinon le barricader afin de faire valoir leur droit à la paix et à la sécurité. Les citoyens de la commune meurtrie de Sidi Khelifa, tout comme ceux de Aïn Tine, n'oublieront pas de sitôt la mémorable journée du 10 décembre dernier lorsque, de guerre lasse, ils investiront, pour la énième fois, la route qu'ils fermeront à la circulation après une nuit cauchemardesque, caractérisée par des dizaines de secousses telluriques qui se produisaient à intervalles quasi réguliers. Hocine Belkhiri, résident à Sidi Khelifa, résume son calvaire en ces termes : « Je suis père de 3 enfants âgés entre 2 et 8 ans, et j'habite depuis 1997 une maison traditionnelle avec toiture en tuiles, qui menace à présent de s'écrouler. La fréquence terrifiante des mouvements sismiques et les risques d'éboulement de notre taudis m'ont causé, au même titre qu'a ma fille de 8 ans, Romaysa, un traumatisme psychique ». Un jour, les autorités locales, représentées par le chef de la daïra de Mila, le P/APC, le directeur de l'hydraulique, la Protection civile et la gendarmerie nationale, appelées à la rescousse pour canaliser le mécontentement populaire et désamorcer cet houleux bras de fer, avaient enfin réalisé, à la faveur de deux successives et non moins tonitruantes vibrations sismiques, ressenties vers les coups de 13 h, qu'il y avait bel et bien péril en la demeure, et qu'afin de parer au plus pressé, la perspective de l'arrêt temporaire du pompage devenait incontournable. A priori, les spécialistes, accréditant la thèse selon laquelle la montée de la cadence de pompage des eaux et les impressionnantes déperditions constatées auraient une corrélation avec les récurrents mouvements sismiques enregistrés dans la région, avaient bien appréhendé la chose. A en croire les témoignages concordants de plusieurs personnes interrogées, le phénomène terrifiant des bourdonnements telluriques s'est estompé sensiblement, justement depuis l'arrêt provisoire du pompage, mis en vigueur le 11 décembre.
Des centaines de maisons fissurées
Si la vie a repris progressivement son droit, et que la population a, un tantinet, renoué avec le calme et la paix, cela ne devra pas pour autant occulter l'importance des dégâts causés aux habitations et dizaines de cas souffrant de séquelles psychologiques. L'impact des booms et des vibrations parasismiques sur les habitations est, toute proportion gardée, impressionnant, que ce soit à la zaouia de Sidi Khelifa, Sidi Khelifa centre, mechta Dehamcha ou dans les chaumières avoisinantes. D'énormes lézardes et fissurations sont apparues au niveau des fondations et sur les façades des maisons qu'on nous a fait visiter. « Des fissures profondes sont visibles partout sur les murs des maisons, et même tout autour des fondations », nous feront remarquer Rabah Benaâmira et Kamal Malki, deux citoyens de Sidi Khelifa, qui ont bien voulu nous faire visiter leurs demeures endommagées. De l'avis d'autres citoyens interrogés, près de 700 habitations ayant subi des dégâts, plus ou moins sérieux, à peine 500, selon Chems-Eddine Bencheikh-El hocine, le nouveau P/APC de Sidi Khelifa, ont été recensées par la commission de wilaya, constituée à l'effet de répertorier les dommages encourus, et qui regroupe en son sein des représentants de la DUC, l'hydraulique, la Dlep, la santé, la gendarmerie nationale et de la Protection civile. La commune de Aïn Tine, où l'opération de recensement des maisons affectées se poursuit à l'heure qu'il est, n'échappera pas non plus au syndrome épouvantable des secousses telluriques à répétition. Et pour cause, « plus d'une centaine de maisons ont été jusqu'ici listées », a affirmé le nouveau maire, Nour-Eddine Bouguetoucha. Le tout est de savoir si avec la reprise, dans quelques semaines ou dans quelques mois tout au plus, des opérations de pompage et l'achèvement du colmatage des centaines de brèches, constatées sur le tracé du tunnel, cet angoissant et tumultueux feuilleton des secousses telluriques ne se reproduira pas. Une perspective, en tous cas, que redoutent, au plus haut point, ces deux communautés, connues pour être de hauts lieux de conservatisme et de stoïcisme, n'aspirant qu'à la paix et au calme.


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