Depuis le lancement du dispositif de soutien à l'emploi de jeunes dans la wilaya d'Adrar, cela fait environ une décennie, jusqu'à la fin du mois d'octobre dernier, 3 037 jeunes ont frappé à la porte de cet organisme à la recherche d'un montage financier avec les banques, afin de mettre sur pied leurs projets. Selon les statistiques de l'agence d'Adrar, 2 475 attestations d'éligibilité ont été délivrées aux demandeurs, soit une moyenne de 81,49% du nombre global. Les secteurs d'activités les plus sollicités par ces jeunes chômeurs sont, par ordre décroissant, les services (Fast food, cafétéria…), avec 1 077 demandes déposées, les transports routiers (voyageurs et marchandises), avec 540 demandes, l'artisanat (couture, menuiserie, ferronnerie…) et le BTPH, avec 282 demandes chacun. Puis arrive l'agriculture en bas du tableau avec 221 demandes. Cependant, 79,76% de ces chômeurs ont vu leurs espoirs d'intégrer le monde du travail et de l'activité s'envoler, puisque seulement 501 jeunes parmi tout le lot ont pu obtenir un financement par la banque. Même constat pour les autres dispositifs qui sont la CNAC et l'ANGEM. Ces dernières, elles aussi, éprouvent un grand mal à faire passer leurs propositions auprès des banquiers. Et cela malgré la mise en place, par les pouvoirs publics, du fonds de garanti pour soutenir ces détenteurs de bourses en cas de faillites des entreprises. Les choses ne sont pas perçues du même angle par les banques. Leur réticence proviendrait, selon un responsable financier, de l'ambiguïté qui existe dans les textes régissant ce fonds de garanti. Ce qui les oblige parfois à procéder à la saisie du matériel, sans toutefois rentrer dans leurs frais du fait que les biens récupérés sont le plus souvent détériorés et inutilisables, donc invendables aux enchères. Réticence M. A. Chettibi, directeur de l'agence BNA d'Adrar, affirme que sa structure a financé, entre 2000 et 2007, 192 dossiers (118 pour l'ANGEM, 66 pour l'ANSEJ et 8 pour la CNAC), à concurrence de 24 milliards de centimes, avec comme incidence 52 dossiers non remboursés représentant une créance d'une valeur de 70 millions de DA et dont les dossiers sont devant la justice. Il dira : « Dans le cas de l'ANSEJ, 40% de ses promoteurs remboursent leurs crédits avec difficultés, retards et des arrangements avec la justice comme dernier recours ». Pour ce qui est de la sélection, il nous répond : « Nous n'avons jamais refusé de financer un projet. C'est d'abord l'étude qui détermine la faisabilité, cependant, nous nous basons surtout sur la qualification et les diplômes dont disposent les promoteurs, mais les jeunes non diplômés posent une inquiétude. Nous encourageons davantage les professionnels » Pour M. Zoubir, directeur régional de la BADR, son unité d'Adrar aurait financé, entre 1998 et 2007, plusieurs projets pour jeunes, dans le secteur agricole et para agricole. Il affirme lui aussi que 184 dossiers agréés par l'ANSEJ ont été financés par sa banque, pour un montant de 181 156 000 DA et que la CNAC, elle, a vu 30 dossiers financés pour une valeur de 20 177 000 DA, malgré le faible taux des micros crédits accordés à ces jeunes promoteurs. On remarque un sentiment de satisfaction chez le directeur de l'ANSEJ, au vu du nombre de 1 558 emplois permanents créés par sa structure.