Le fait est connu : les tremblements de terre sont la conséquence des mouvements des plaques tectoniques, et si les dernières secousses ont fait peur, elle doivent au contraire rassurer puisque étant de faible magnitude, elles ont permis à la terre de dégager un peu de l'énergie accumulée par les frictions des plaques de la croûte terrestre. Néanmoins, il est vrai que le séisme enregistré à Oran ce 11 janvier et dont la magnitude était de 5,3 sur l'échelle ouverte de Richter a donné des sueurs froides à bon nombre d'Oranais. Les mouvements de panique qui s'ensuivirent ont été alimentés par des répliques dont les magnitudes étaient de 3,8 et 3,5. Des dispositions sont mises en œuvre pour inculquer les gestes de secours et ceux à éviter en cas de catastrophes naturelles, mais bien vite, ces séances pédagogiques s'essoufflent deux à trois années après la dernière catastrophe. Car les secousses ne manquent pas. L'Algérie se trouve à la jonction des plaques africaines et euro-asiatiques. Le Craag, qui surveille l'activité sismique à travers le territoire, enregistre environ 30 à 40 secousses par mois. Mais 90% de ces secousses ne sont pas ressenties par la population. A l'échelle planétaire, cela représente peu et place l'Algérie sur la liste des sites dont l'activité sismique est relativement modérée. Le plus important en termes de magnitude avoisine les 9,5 sur l'échelle de Richter et en nombre de victimes dans le monde depuis 1900 s'est produit en Chine le 27 juillet 1976 à Tangshan, coûtant la vie à 250 000 personnes selon les sources officielles. D'autres avancent le chiffre de 800 000 victimes directes ou indirectes. La difficulté réside dans le fait que les tremblements de terre sont impossibles à prévoir. Même si l'étude historique des séismes dans une région donnée peut aider à identifier les zones de survenance d'un séisme. Cela permet, entre autres, la conceptualisation du modèle d'aléas, qui détermine comment pourrait répondre le sol lors d'un séisme. D'ailleurs, il existe trois types de séismes : le séisme résultant de l'intrusion et du dégazage d'un magma, plus connu sous le nom de séisme volcanique, celui dû à l'explosion ou l'effondrement d'une cavité et puis, le plus courant, le séisme tectonique provoqué par la rupture d'une faille ou d'un segment de faille. Ceux-là se produisent à la limite des failles et sont dus à un glissement entre les deux plaques mais qui est absorbé, un temps dit inter-sismique, par la roche qui subit une sorte de déformation élastique. Le séisme se produit lorsque l'énergie accumulée par les roches cède. D'ailleurs, ce relâchement ne se fait pas en une seule secousse mais en plusieurs avant que les plaques ne se réajustent. Ces répliques, en principe, sont d'amplitude décroissante et peuvent durer une année. Mais cela ne doit pas faire perdre de vue qu'elles sont tout de même dangereuses, d'abord parce que ce sont elles, généralement, qui sont à l'origine d'effondrement d'immeubles qui n'avaient été qu'endommagés et fragilisés lors de la secousse principale. Aussi, une réplique de magnitude plus importante que le séisme peut se produire dans les mois qui suivent même si ce phénomène est extrêmement rare.