Par manque d'assiettes foncières, on construit partout, y compris au niveau des poches censées recevoir des aires de jeux et des espaces de verdure. Les habitants de la cité du 20 Août de Ferdjioua, particulièrement les 40 locataires des deux bâtiments attenant au terrain devant recevoir deux nouveaux blocs de LSP, viennent de monter au créneau en affichant leur « ferme détermination à s'opposer pacifiquement à la réalisation de tels projets sous-tendus par un urbanisme labyrinthique qui réduirait à la portion congrue les aires de jeu et de détente ». Telles sont les revendications que comporte la requête remise à El Watan, et au bas de laquelle ont émargé près de 70 pétitionnaires. Ces derniers, qui ont observé un sit-in tout au long de la semaine passée, nous ont précisé qu' « à travers leur mouvement de contestation, ils interpellent les responsables concernés à revoir leur copie de réalisation, tous azimuts, de programmes de logements socio-participatifs au niveau des rares poches résiduelles devant servir d'espaces verts et de terrains de loisirs ». Pour M. Kadri, chef de la daïra de Ferdjioua, que nous avons joint par téléphone, « le projet de construction des deux immeubles LSP en question ne souffre aucune contestation, dès lors qu'il obéit au souci d'exploitation rationnelle de toutes les poches foncières, disponibles à l'effet de réduire l'acuité de la crise du logement ». Et d'ajouter : « A plus forte raison, qu'il s'agit là de strictes considérations d'intérêt public favorisant la mise en œuvre de programmes nationaux d'habitat ». Même son de cloche du côté de la DUC. Questionné sur la pertinence du choix de terrain, objet de la grogne citadine, le premier responsable de cette institution dira, tout de go, que « l'affection de l'assiette devant accueillir de tels projets relève des attributions du comité de wilaya et, qu'en état de cause, le détenteur du projet, Mohamed Guendouz, promoteur privé, est muni d'un certificat de l'urbanisme et d'un permis de construire en bonne et due forme ». Mais, a-t-on pour autant scrupuleusement respecté les règles générales d'aménagement, d'urbanisme et de construction ? D'après les affirmations des locataires, il s'agirait d'une pure entorse à la réglementation dont ils détiendraient des preuves. Car, à en croire les termes contenus dans leur pétition, « ladite parcelle aurait fait l'objet de plusieurs demandes d'investissement rejetées au motif que le terrain devrait servir d'espace de verdure ». Sur les banderoles accrochées aux frontons des immeubles jouxtant le site affecté aux futurs LSP, on peut lire ceci : « Halte à la violation des espaces de nos enfants ». Les frondeurs soulèvent l' « impénétrabilité » des rayons du soleil dans leurs foyers, ils diront ceci : « Une fois les bâtiments LSP réalisés, effectivement, la distance entre les deux anciens immeubles et les deux blocs en chantier n'excède pas les 10 à 12m ». Cela est vrai, nous l'avons constaté de visu.