Nous sommes aujourd'hui en état de non-droit et si nous ne prenons pas garde, le XXIe siècle sera celui du déchirement », a averti hier à Alger le président de la Task Force, la Coordination européenne pour la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand. Le parlementaire belge qui animait hier à l'Institut d'études politiques de Ben Aknoun une conférence-débat a estimé qu'il y a « urgence » à recréer la centralité de la question palestinienne, tout en soulignant « l'exemplarité » de la lutte du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit à l'autodétermination, dans le respect total du droit international. « Battons-nous aux côtés des peuples sahraoui et palestinien », dira à l'adresse des nombreux étudiants venus assister à cette conférence animée sur l'« exercice du droit des peuples à l'autodétermination ». M. Galand a appelé à tisser « la solidarité et la tendresse » internationales pour gagner les causes justes des peuples. Le sénateur belge, parlant de la charte universelle des droits de l'homme, regrette que « cet effort n'ait pas été endossé par la communauté internationale ». Pour lui, la communauté internationale (CI) devrait réécrire cette charte qui est aussi une « histoire » des peuples à disposer d'eux-mêmes. Mais, a-t-il regretté, la CI n'a pas fait sienne cette charte. Car, a-t-il ajouté, « si c'était réellement le cas, le peuple sahraoui serait indépendant aujourd'hui et la Palestine serait également un Etat indépendant ». « Dès 1946, plusieurs combats ont été menés par des peuples pour la décolonisation. Mais malheureusement en 1976 vint le grand tournant, celui d'empêcher le peuple sahraoui de jouir de son autodétermination », a regretté M. Galand. Ce dernier, s'adressant aux étudiants, les a invités à multiplier les contacts avec d'autres peuples de la Méditerranée et de la région car, à ses yeux, « c'est comme ça qu'on construira l'UMA ». Dans une déclaration à la presse en marge de cette conférence, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a affirmé que sa présence à cette conférence témoigne que l'Algérie, « qui a connu les affres du colonialisme, défend, comme elle l'a toujours fait, tout naturellement, le droit des peuples à l'autodétermination ». M. Belkhadem a, par ailleurs, estimé que M. Galand est une personnalité connue pour sa défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes pour une co-existence pacifique entre les Etats, et ce sont là, a-t-il expliqué, « des positions adoptées et défendues par l'Algérie dans tous les forums mondiaux ». A noter que c'est l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) qui a organisé la conférence.