C'est à l'initiative du Club des journalistes algériens en France que s'est tenue une conférence de presse, le 13 février dernier, au Centre d'accueil de la Presse étrangère à la Maison de la Radio à Paris, questionnant le plan « Espoir-Banlieues » annoncé le 8 février par le Président Nicolas Sarkozy. Paris : De notre bureau A la tribune, pour répondre aux journalistes, étaient présents Rachid Kaci, conseiller à l'Elysée, chargé de la politique de la Ville et Mohamed Abdi, conseiller spécial de Fadéla Amara, celle-ci s'étant excusée pour des raisons de santé. Selon Mohamed Abdi, « le statut de femme de Fadéla Amara, son parcours en milieu associatif, son engagement pour les quartiers et la volonté partagée de M. Sarkozy sur ce dossier » sont, selon lui, une garantie d'efficacité et non pas un simple effet d'annonce. « Dans ce plan, souligne-t-il, il y a une vraie vision et une méthode, une façon de faire ». Ainsi, ce sera la première fois qu'au sein du gouvernement, chaque ministère sera impliqué par le plan banlieue. Chaque département devra chiffrer sur les trois ans à venir les engagements financiers qui seront pris. Toujours selon le conseiller spécial de Fadéla Amara, la réussite sera au bout du programme précis que chaque ministère aura à élaborer. M. Abdi mettra fortement en avant « la généralisation des écoles de la seconde chance », rappelant que « le chef de l'Etat avait appelé de ses vœux un niveau d'enseignement élevé tel qu'on l'a connu sous la IIIe république ». « Faute de quoi, prévient-il, les 150 000 jeunes sortis de l'école sans qualification seront au nombre de 1 million dans dix ans. » Rachid Kaci, de son côté, se montre sévère sur les politiques passées qui se sont avérées êtres des « mesurettes » sans aucune efficacité. « Le nouveau plan, martèle-t-il, marquera un changement profond de philosophie générale, laquelle sera basée sur l'effort et la responsabilité. » Le conseiller à l'Elysée affirmera par ailleurs, que si ce plan n'a pas été élevé au rang de « cause nationale », le Président Sarkozy en fait malgré tout l'un des axes forts de sa politique à venir. Après un court échange autour de la polémique sur la sémantique à laquelle Fadéla Amara a recours (plan anti-glandouille), Mohamed Abdi insiste sur le fait que de nombreuses entreprises ont déjà signé des conventions de nature à faciliter l'accès des jeunes à l'emploi. Parlant chiffres, le conseiller rappelle que plus de 100 milliards d'euros ont été investis dans les quartiers depuis 1980, et que 38 milliards d'euros sont prévus entre 2004 et 2013. En y ajoutant les efforts de chaque ministère, on arrive au chiffre global de 50 milliards d'euros. Autre sujet de polémique, l'absence totale d'évaluation. « L'évaluation, dira M. Abdi, le contrôle, le suivi, seront garantis d'ici un mois, grâce à un instrument de mesure qu'il reste à trouver. » Les deux intervenants répondront ensuite à des questions concernant l'éducation nationale et la suppression annoncée de 80 000 postes qui ne seront pas tous remplacés, ainsi que la sécurité, qui « est réclamée par les populations elles-mêmes ». Sur ce dernier point, Rachid Kaci ajoutera que les associations de terrain, elles aussi, demandent plus de sécurité pour les habitants des quartiers. On a relevé aussi l'absence d'un volet « culture » dans ce plan ( Mohamed Abdi annonce un prochain forum sur ce thème), du côté des intervenants un certain optimisme est affiché dès lors que le triptyque éducation/emploi/désenclavement est au cœur du plan d' Espoir Banlieues .