Le baril de pétrole qui avait reculé aux environs des 85 dollars, il y a quelques jours, semble reprendre pour aller vers la barre des 100 dollars. Alors que les perspectives d'une baisse de la demande mondiale de pétrole ont été revues à la baisse aussi bien par l'Agence internationale de l'énergie que par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, les prix du brut ont repris leur ascension vers les 100 dollars le baril après avoir connu un recul à moins de 90 dollars ces dernières semaines. Le marché semble ignorer les données de la baisse de la demande rendues publiques la semaine passée sur fond de recul de la croissance économique dans le monde. Hier, le baril de brut à New York a ouvert à 98,36 dollars. Tandis qu'à Londres le brent était coté à 96,90 dollars le baril. Le baril de pétrole qui avait reculé aux environs de 85 dollars, il y a quelques jours, semble reprendre pour aller vers la barre des 100 dollars. Théoriquement, les données actuelles devraient faire reculer le prix du pétrole avec la perspective d'une récession de l'économie américaine et des effets sur d'autres parties du monde comme l'Europe ou l'Asie. De plus, l'approche de la fin de l'hiver entraînera un recul de la demande en pétrole évaluée entre 1,5 et 2 millions de barils par jour. Mais il semble que le marché pétrolier s'est déconnecté des fondamentaux que sont l'offre, la demande et les stocks. D'autres facteurs dirigent actuellement le marché. Le conflit entre le Venezuela et le géant pétrolier américain ExxonMobil et les menaces du président Hugo Chavez d'interrompre ses ventes de pétrole ont introduit un facteur d'incertitude non négligeable même si la menace n'a pas été prise au sérieux. La déclaration de « force majeure » par la compagnie Shell sur un gisement de pétrole après un sabotage sur un terminal pétrolier dans le delta du Niger au Nigeria a accentué la pression sur le marché. De plus, la force majeure est courante jusqu'à la fin du mois de mars. Les déclarations optimistes faites par le président de la Réserve fédérale qui aurait exclu une récession mais pas un recul de la croissance ont, semble-t-il, eu un effet sur le marché. La Réserve fédérale a déjà indiqué que les prévisions actualisées de croissance qu'elle doit rendre publiques seront plus faibles que celles du mois d'octobre dernier. Au mois d'octobre 2007, la Réserve misait sur une croissance comprise entre 1,8% et 2,5%. L'idée d'un recul de la croissance en évitant la récession a pu rassurer le marché pétrolier. De plus, l'explosion dans une raffinerie au Texas (environ 70 000 b/j) et la possibilité que l'arrêt de la production dure a dopé les prix. Le recul du dollar par rapport à l'euro hier a été l'autre facteur qui a favorisé les achats sur le marché. Un autre facteur important est le fait que l'Opep a exclu toute augmentation de sa production lors de sa prochaine réunion du 5 mars à Vienne.