Fin des pérégrinations du buste de l'empereur romain. On fête aujourd'hui son retour au bercail. Marcus Aurelius, ou du moins son buste, aura un accueil particulièrement chaleureux. Le Musée national des antiquités prévoit une grande cérémonie cet après-midi, en présence de ministres et responsables pour fêter son retour. C'est que son absence aura duré douze longues années. Il avait été dérobé en 1996 au Musée de Skikda, en même temps que huit autres pièces archéologiques. Les autorités algériennes avaient saisi Interpol, mais ce n'est qu'en 2004 que la statue a été retrouvée. Identifié par la société britannique The Art Loss Register, spécialisée dans la recherche des œuvres d'art, antiquités et objets de valeur volés, le buste de l'empereur a été retiré d'une vente à New York. Le procureur de cette ville a ordonné la restitution du buste à l'Algérie, en décembre dernier. Mais avant d'être un buste en marbre répertorié au Musée de Skikda, Marcus Aurelius fut un empereur romain, affublé du surnom « Verissimus » (le plus sincère) par l'empereur Hadrien. Né en 121 à Rome et mort lors d'une bataille en 180 à Vindobona (Vienne, en Autriche), il fut un philosophe reconnu. Stoïciens, il hérita de ses maîtres (Epictète, Apollonius de Chalcédoine, Sextus de Chéronée) une philosophie pratique - pessimistes pour beaucoup - de la vie, qu'il présenta dans un ouvrage unique Pensées pour moi-même. Composé de 12 livres, l'ouvrage se déclinait généralement sous forme de maximes. « Toutes les choses participent d'un Tout. Nous, les hommes, sommes des parties de ce Tout » est l'une d'entre elles.