L'une des trois têtes de marbre de femmes volées il y a 14 ans du centre culturel de Skikda, a rejoint hier son pays pour trôner sur le musée national des antiquités d'Alger. Le retour de cette sculpture baptisée Aïda a marqué la clôture du mois du patrimoine le 18 mai, qui coïncide avec la Journée des musées. Une cérémonie a été organisée au musée national des antiquités en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi pour fêter la restitution de cette pièce archéologique. Dans le cadre de la récupération des biens culturels matériels algériens, la ministre a tenu à rappeler le 1er volet de cette opération qui s'est concrétisé avec la récupération en 2008 du buste de Marcus Aurelius, empereur et philosophe romain du 2ème siècle avant J.-C. Le buste a été repéré par Interpol Washington dans la galerie Christie's, lors d'une vente aux enchères organisée au Rockfeller Plazza pour le compte d'une gallérie marchande française. Le retour du buste de Marcus a été marqué par une série de longues négociations que la ministre a qualifiées de «roman policier». Quant à Aïda, elle a été repérée par Interpol Munich (Allemagne) qui ont vite fait le lien entre la sculpture et les descriptions et indications livrées par l'Algérie. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, le ministère des Affaires Etrangères, la Direction générale de la sûreté nationale ainsi qu'Interpol Algérie et Internationale ont travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Culture algérien et ont contribué à la restitution à l'Algérie de ce bien culturel. Après cette «2ème prise», Mme Toumi a affirmé son engagement dans le débat international sur la question du trafic illicite des biens culturels en prenant exemple sur l'Allemagne. «Nous avons pratiqué l'adage qui dit ‘‘nous suivrons le menteur jusqu'au seuil de sa porte'' pour l'amener à restituer ce qui ne lui appartient pas en propre. Je parle du patrimoine algérien qui orne les musées et remplit les réserves de certains pays et qui a quitté l'Algérie dans des conditions pour le moins anormales», dira la ministre dans son discours. Aussi, elle a tenu à souligner les efforts fournis pour la sécurisation des biens culturels tout en rappelant la création d'un groupe de travail multisectoriel installé sur instruction du chef de gouvernement en avril 2008. Ce dernier est chargé de mettre en place un dispositif de protection et de sauvegarde du patrimoine culturel national. Mme Toumi a par la suite dévoilé la tête d'Aïda qui, avec le buste de Marcus Aurelius constitue actuellement l'une des pièces maîtresses de l'exposition «Algérie, patrimoine et civilisation». W. S.