Après la grogne manifestée par les habitants de la rue Abdelmalek Kitouni, un autre foyer de colère a explosé, hier, à la cité populeuse de Benchergui, implantée sur une colline sur la partie ouest de la ville du Vieux Rocher. Pour des circonstances différentes entre les deux lieux, le facteur qui a animé la protestation demeure unique : le transport. Si pour les premiers, il a fallu la mort d'un enfant de 5 ans sous les roues d'un bus Tata pour obtenir l'interdiction de passage de ces tacots, pour les seconds c'est le calvaire qui commence. Hier, les habitants de Benchergui, privés de transport depuis le 30 mars dernier, et face au silence des autorités, ont décidé d'investir la rue et de bloquer la RN27. Une tentative vite avortée grâce à l'intervention des sages de la cité et à la médiation du comité de quartier. « Nous avons vite fait de dissuader les manifestants que nous avons réussi à convaincre pour ne pas recourir à la manière forte avant d'ouvrir un dialogue direct avec les représentants de la wilaya », déclare Slimane Ras El Djebel, élu à l'APC de Constantine et représentant le comité du quartier de Benchergui, qui précise que des négociations ont été engagées avec les autorités pour remédier à cette situation. Les habitants avaient deux revendications principales : assurer régulièrement le transport à la population et réhabiliter la route d'accès à la cité, devenue impraticable. Si cette dernière a été satisfaite grâce à l'intervention des services de la commune pour un retapage provisoire, en attendant de prendre les choses au sérieux, celle relative au transport nécessitera une réflexion rigoureuse. Alors que la cité, qui compte une population importante était desservie par 13 bus de marque Tata, il n'en reste aujourd'hui que 2, engagés après l'instruction du wali d'interdire la circulation des vieux engins de fabrication indienne, et les difficultés rencontrées par les transporteurs pour renouveler leur parc. Une situation qui a créé une énorme tension sur la ligne Benchergui-centre-ville, où les citoyens n'ont trouvé leur compte que dans les services des fraudeurs, lesquels profiteront d'une période de grâce, avec la complicité des policiers, en attendant une issue à une nouvelle problématique qui risque encore de faire des dégâts.
