Le RCD veut créer une commission d'enquête parlementaire sur les événements de Chlef. Le parti de Saïd Sadi, qui a pu convaincre d'autres députés de l'APN de signer avec lui un projet de résolution pour demander la mise en place d'une telle commission, relève plusieurs dysfonctionnements qui sont à l'origine des violentes émeutes ayant secoué cette wilaya. Initié par le député Ali Brahimi, ce projet de résolution met en cause la gestion des affaires de cette localité et « les décisions irréfléchies prises au niveau central pour résoudre le problème des sinistrés du séisme de 1980 ». Le RCD met d'emblée en avant la question de la manne financière destinée à la reconstruction des 20 000 bâtisses complètement détruites par le séisme et la prise en charge des 450 000 sinistrés. « Vingt-huit ans après, malgré un fonds d'aide évalué, en 1980, à 138 milliards, la wilaya de Chlef compte encore 23 000 chalets dont la durée de vie était de 5 ans », note le RCD en demandant « où est parti ce fonds ? » « Le Parlement en tant que responsable de la destination et de l'affectation des ressources nationales doit ouvrir une investigation approfondie pour connaître l'usage des fonds mobilisés par l'Etat en octobre 1980 pour venir au secours des sinistrés de l'ex-El Asnam », indique encore le document du RCD. En plus, le même document met également l'accent sur l'annulation du fameux article 99 de la loi de finances 2007 portant octroi d'une aide financière d'un million de dinars aux victimes du séisme de 1980 pour construire leur propre logement. Une décision qui est l'élément déclencheur des événements qu'a connus la wilaya de Chlef, il y a quelques jours. « Ce déni de droit intervenait dans une atmosphère institutionnelle délétère », déplorent les initiateurs de ce projet de résolution. « Un responsable exécutif, fût-il wali ou ministre, peut-il suspendre une disposition législative censée être applicable un jour franc après sa promulgation sans en référer immédiatement au Parlement pour l'annuler ou la modifier ? », s'interroge le groupe parlementaire du RCD, avant de trancher : « C'est plus qu'un problème d'Etat de droit, il y a là un problème d'Etat tout court. » Revenant sur la polémique opposant le parti à l'ex-wali de Chlef, le RCD rejette en bloc « les accusations faites à son encontre » et interpelle l'APN sur le respect du mandat national du député. « Cette question interpelle chaque député sur la réduction de la territorialité de son mandat par l'exécutif en la personne du ministre de l'Intérieur et un simple wali. Quand on accuse des députés de créer des émeutes, cela relève de la diffamation », souligne-t-on dans ce document. Le parti de Saïd Sadi dénonce également la répression dont font l'objet la société civile et le mouvement associatif dans la wilaya de Chlef. « L'anathème, le mensonge, la corruption et la manipulation des structures sociales ont remplacé tout dialogue », ajoute-t-on enfin.