Des murs de l'immeuble situé au niveau de la rue de la Mosquée, en plein centre-ville, se sont effondrés avant-hier sans causer de dégâts humains. Les six familles qui y habitent lancent un énième cri de détresse, et expriment leur ras-le-bol. En effet, depuis plus de sept mois, ces familles ont quitté leurs domiciles suite à l'effondrement partiel de l'immeuble. « Aujourd'hui c'est l'incident de trop », lancera une mère de famille, et une autre de renchérir : « Nous sommes à la rue depuis le mois de novembre dernier, et les membres de nos familles respectives sont dispersées ici et là chez des proches, qui ont bien voulu nous héberger. L'électricité et le gaz ont été coupés suite à l'effondrement du sol d'un appartement ». Le rapport établi par le CTC confirme la fragilité de la bâtisse, qui ne peut être réhabilitée et doit être évacuée d'urgence. Les responsables concernés, qui s'étaient déplacés hier sur les lieux, auraient, selon les habitants, promis « d'agir en vue de leur évacuation dans les plus brefs délais ». « Nous ne bougerons pas d'ici tant que rien de concret n'a été fait », dira un jeune homme. Installées avec leurs affaires, les familles expliquent : « Nous voulons juste garder un oeil sur nos biens, il ne faut pas croire que c'est de la mauvaise foi. Notre but n'est pas de couper la route ni d'entraver le passage des citoyens ». A relever que le bâti de la vieille ville vit une grave crise. Selon une étudie officielle, sur un parc de 417 constructions implantées au centre-ville, seules 79 d'entre elles sont jugées plus ou moins en bon état. L'étude fait aussi ressortir que le nombre d'immeubles menaçant ruine est de 114, c'est dire l'urgence d'une prise en charge effective de ce problème.